In his house at r'lyeh

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Lorsque Nyx jeta sur Springwood son rideau lunaire, parsemé d’éclats, l’esprit de la jeune Prescott se fit engloutir par des chimères visqueuses, réfutant les possibilités de notre monde jusqu’à la mettre sur un chemin des plus sombres.

Le jeune Patterson avait été envoyé dans ces contrées profondes et reculées, peuplées de consanguins et de dégénérés dont la gestuelle physique en disait plus que leurs paroles amputées de sens et d’intérêt. Le voyage en ferry se déroula sans encombres et il observa de ses prunelles aux éclats noisettes l’astre lunaire dans sa totalité et dans sa blancheur vestale. On l’envoya sur cette île dans le but de lever le voile de mystère qui demeurait autour de la mort d’un riche archéologue; à la demande sa veuve qui se révéla fort généreuse en terme de paiement. En arrivant en ville, l’odeur du poisson pourri manqua de lui retourner les intestins et il décida de presser le pas jusqu’à l’étrange personnage qui tenait un morceau de carton sur lequel était inscrit son identité. Malgré son jeune âge cet étudiant avait déjà assisté plusieurs experts dans une série de meurtres étranges, au seuil de l’occulte et à l’orée même d’atrocités inconcevables par l’esprit humain. Cette affaire était différente, quelque chose ne tournait pas rond et il le savait; pourtant il était bel et bien là. Son conducteur lui indiqua qu’ils n’attendaient plus que lui, ce qui ne manqua pas d’intriguer l’intéressé. Son intermédiaire avec la demeure Redfield lui révéla qu’il n’avait pas été le seul à être engagé par Mrs. Redfield: ce soir il allait devoir faire équipe avec d’autres individus susceptibles selon la veuve de pouvoir apporter des réponses quant à la mort de son époux. Habitué à fréquenter des détectives, officiers de polices et médecins légistes, il fut étonné d’apprendre que ce soir il allait assister à une séance. Le mouvement était en vogue, des femmes et hommes se proclamaient être en mesure de séparer les fibres de cette dimension afin de tendre l’oreille et prêter leur langue aux défunts. La nouvelle ne manqua de faire rouler aux ciel les grands yeux du brun qui se voyait déjà en route pour une farce. La pauvre veuve devait être aux bords de la folie, dilapidant sa fortune dans tous ce qui était susceptible d’apaiser son deuil.

La voiture se mit à ralentir, et tandis que la pluie s'abattait sur le véhicule le conducteur s’aventura dehors afin d’ouvrir le portail en métal. Les gouttes qui tombaient étaient pareilles à des rafales de balles mais mais c’est la vision du manoir Redfield qui impressionna l’étudiant: au milieu d’une forêt d’arbres morts aux branches biscornues se dressait, comme une bête endormie, le manoir avec ses fenêtres éclairées similaires à des yeux perçants, étincelants de malice dans d’épaisses ténèbres que pas mêmes les rayons d’une aurore lointaine ne seraient en mesure de dissiper. En arrivant devant le manoir, une servante s’aventura dehors et se présenta jusqu’à la voiture pour brandir un parapluie et protéger l’invité des eaux diluviennes. Perché sur une falaise, menaçant de s’écrouler, le manoir Redfield ouvrit sa bouche béante pour accueillir Milton dans une chaleur réconfortante, malgré la soudaine sensation de claustrophobie à laquelle il fut en proie. Il accrocha son chapeau et son long manteau en laine à un crochet avant de suivre la servante jusqu’au petit salon où tous les invités étaient présents, profitant d’un verre comme lors d’une soirée mondaine “Bonsoir tous le monde ! Pardonnez mon retard.” il esquissa un sourire retroussé, désolé jusqu’à ce que son regard ne se pose sur un visage bien familier: celui de Maureen Prescott. Amie de longue date et experte en son domaine de prédilection. Il avait cette impression de ne pas être présent pour la bonne raison: la cohorte qui peuplait le petit salon, petit parmi de plus grands sans doutes, ressemblait davantage à une réunion d’anciens camarades plutôt qu’à un comité visant à résoudre un drame. Il était encore loin de l'innommable vérité et se trouvait pourtant au premier plan d’une atrocité qui allait le mettre sur les rives de la folie.

Dans les profondeurs de la roche, des mètres sous le manoir, les cavité rocheuses recelaient des secrets enfoui pour une bonne raison. Un réseau de passages secrets permettait à chacun de rejoindre ces cavernes impies, théâtres de cérémonies profanes dans lesquels ils avaient chacun un rôle à jouer. Plus tard dans la nuit, quelque chose finirait par se réveiller des profondeurs abyssales pour répandre dans ce monde maux et démence.

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