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 innocence (denis)

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Aimee Rhodes
Aimee Rhodes
un blabla ou deux : #ff33cc je t'aime, un peu, bcp : tous les jours, for now. ton p'tit nom : pauline. remerciements : killing boys effigie : kristine froseth. rêves accumulés : 89 chances de survie : 3137 à springwood depuis : 19/03/2020
jukebox : mahler, adagietto, symphonie 5 mortellement vôtre : dix-huit ans, petit coeur trop jeune pour battre aussi fort. occupation : last high school year, last chance to be prom queen. singularités : petite dernière de la famille bien rangée dans sa maison pavillonnaire. subit la croyance générale, n'a que le Seigneur vers qui se tourner, mais lui, il ne sauve pas des mauvais rêves. on la dit un peu dérangée. le regard trop noir pour ce visage angélique.
statistiques : dextérité - 3/5 ⋆ discrétion - 5/5 ⋆ intelligence - 4/5 ⋆ rapidité - 2/5 ⋆ survie - 2/5

MessageSujet: innocence (denis)   innocence (denis) EmptyDim 12 Avr - 19:10



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innocence (denis) 498951bfdc271088bc6d6bfe894e6b128bad09a8— une bouche. sa bouche. délice silencieux. pas de gloss pailleté sur ses lèvres, qu'une bouche sans artifice. cette bouche qui cadenasse toute liberté. incapable d'énoncer le moindre mot. handicap terrible, celui des sirènes aux cœurs dévorés, et des moines les plus pieux. cette voix qui ne sort pas pour les parents rhodes, c'est qu'elle est trop pure. l'oreille du profane mortel en crèverait de sa clarté. kate n'a jamais pu dire un mot et sa bouche reste là, statufiée, tétanisée, muse immobile. elle se tait car il ne reste plus que ça.

se taire.
           plus un bruit.
le bourdonnement sourd des pensées...


cette maison est ancrée dans la peur du mot, des syllabes qui angoissent, de vérités qui ne sortiront jamais. maman, je te déteste. papa, je te crains. mes filles, je vous aime. rien ne s'échappe, pas même les mensonges qu'on n'a pas la force d'édulcorer. on se tait, c'est tout, c'est mieux. il est neuf heures du matin. denis est passé hier, tenir compagnie à kate. personne ne sait véritablement ce qu'ils font, mais on ne peut rien suspecter que de l'innocence. denis, c'est le bon garçon en qui les parents ont confiance. comment ne pourraient-ils pas ? gendre idéal, s'il n'avait pas lui aussi la voix cassée, rouillée, absente. parfois, kate retrouve ses cadettes avec quelques romans sous le bras, elle prépare quelques peintures avec ses soeurs avant la venue de denis. une fois, elles s'y sont même mis à trois pour lui tricoter une écharpe, et un large pull pour l'hiver. lui, il laisse toujours discrètement quelques attentions derrière lui. friandises, ou bouquins.

neuf heures douze du matin. samedi tranquille. kate, assoupie. marie-jeanne encore dehors, pas rentrée de ses évasions nocturnes. papa sur son fauteuil vert olive, et maman à sa table de repassage. elle en est à la chemise turquoise de papa, et elle fredonne des airs de moonriver. maman adore audrey hepburn. papa n'aime pas trop ça, mais au rez-de-chaussée il n'entend pas comme maman fredonne gaiement. aimee descend les escaliers, short en jean, tee shirt multicolore, chevelure en cascade. elle embrasse la joue de son père; froid, sévère. seulement concentré sur les gros titres de son journal.  « tu n'es pas en retard ?» elle secoue vivement la tête, gauche, droite. sourire. non, elle a même trois minutes d'avance au rendez-vous. devant la clôture en bois du jardin. à côté de la boîte aux lettres en métal. là, les deux sur leurs selles de bicyclettes, c'est ça, le même rendez-vous du samedi matin à neuf heures quinze. direction la bibliothèque où denis travaillera, et aimee révisera jusqu'à quinze heures. contrainte depuis ses derniers bulletins scolaires catastrophiques. si les temps là bas sont longs, étirés dans l'ennui, le trajet à vélo en est tout l'opposé.

le vélo est plaqué contre la clôture. aimee veut s'y adosser, mais papa la tuerait d'un regard. alors, dans le jardin, elle s'amuse avec les deux chiens de la baraque. court, déboule entre les roses et l'arrosage automatique. dirige son oeil craintif vers papa. encore absorbé par la une de son quotidien. ding ding. la sonnette du vélo. elle balance une dernière fois la balle de tenis lacérée au fond du jardin, et se précipite vers la clôture. denis. elle lui saute dessus. et relâche vite l'emprise. c'est trop, sûrement. en un soupir, s'exclame: « hey denis! tu veux passer dire bonjour à papa et maman avant qu'on y  aille ?». traduit-elle le tout, toujours avec ses mains. habituée à le faire dans la famille. pour une fois, son visage ne s'étiole pas, et le sourire s'esquisse sur sa bouche. bouche bruyante, bavarde, bâillonnée par une famille austère, et tous ses désirs éreintés.

le bruit de sa bouche.
sa voix de profane, son éclat de rire brusque, indélicat.
plein d'une vie qui ne se consacre pas au silence.



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MessageSujet: Re: innocence (denis)   innocence (denis) EmptyLun 13 Avr - 19:06


INNOCENCE
(aimee & denis)
-


un nouveau chez soi qu'ils tentaient de reproduire vainement. des murs qui s'affaissaient sous le poids de cartons toujours fermés, la poussière s'étalant contre le parquet limé, la froideur des vitres se déposant lentement sur un vide complet. ce vide. ce silence qui régnait d'une main de maître contre deux amants esseulés. ils n'étaient que des mirages, prenant soin d'éviter les terribles orages.

ce matin là,
comme tous les autres matins,
elle restait là
comme coincée infiniment entre les draps.


elle lui montrait inlassablement cette danse ridicule: elle laissa sortir d'entre ses draps une phalange, un bout de sa frange orange et des paupières fermés à outrance. s'éclaire contre ses rétines innocentes, cette même pensée qui lui taraude l'esprit depuis l'incident. "elle se laisse mourir. elle va se laisser mourir. tôt ou tard, un jour ou l'autre, il y a un matin où elle restera là. à dormir pour toujours." alors avant de quitter les draps, denis se coince à son tour contre le matelas. il se calme. il prend son temps. il inspire, expire en silence. il inspecte de ses yeux, ce corps endormit à la recherche d'une source de vie.

et son buste se soulève,
lentement.
et son buste s'affaisse,
lentement.
elle respire, elle est en vie
emprisonnée dans des songes lointains.


ils exercent à eux deux une pièce de théâtre dramatique. elle et son corps sans vie, plongée dans un autre univers à tout jamais. denis et son corps traînant, entre des murs qui le font sursauter au premier craquement. cette tension invisible qui continue de se tendre, un arc au bout de la surtension. il suffira d'une flèche, d'une parole, pour qu'ils s'effondrent.

sous la douche, denis siffle. il siffle cette mélodie qui passe en boucle dans son esprit. un sinatra dépassé et le cœur brisé, qui s'époumone de lui demander de rester. i'm a fool to want you. n'est-il pas un imbécile, lui-même, de rester ici, aux creux de ses silences amères, de s'accrocher aux derniers restes de cette relation brisée depuis si longtemps? certainement. surement. il le sait, mais son geste pour couper l'eau s'étale sur ses pensées pour couper l'arriver.

ne pas penser.
ne pas trop penser.
pour ne pas abimer,
ce cœur déjà amoché.

coincé dans cette matinée cauchemardesque, denis cherche entre quatre cartons serrés une seule tasse pour taire cet appétit naissant. qu'est-ce que tu cherches? denis sursaute, n'ayant entendu les pas de lona sur le parquet toujours aussi silencieux. elle est debout, pleine de vie, marquée par des cernes noirs et un pyjama froissé à la dentelle usée. encore un silence pour réponse, l'ignorance mimée par un serpent fétide vole la place d'un amour oublié. elle souffle bruyamment, venant guetter par-dessus son épaule l'objet que denis pourrait convoiter. je t'ai demandé, qu'est-ce que tu cherches? sa voix se fait plus sèche et il sait, qu'il y a aussi une pointe de remords. dans tout ce qu'elle demande, dans tout ce qu'elle fait, dans tout ce qu'elle dit, il y a toujours cette pointe de remords inoubliable. il sort d'un carton une tasse à l'effigie d'un film en noir et blanc. c'est la tasse de lona. seul élément disposé sur l'ilot central de la cuisine, régnant sur la pièce tout entière, la cafetière. il remplit sa tasse, café chaud qui vient créer un nuage de vapeur. denis, réponds-moi. ça fait mal, lame tranchante qui vient rayer son visage, elle hausse dorénavant la voix. obligé par cet affront soudain, il tourne son visage vers elle.

un sourire.
un sourire pour réponse.
sourire immonde qui vient mourir
sous un énième silence semonce.


temps-record pour le jeune ellis à bicyclette, qui dégomma le vent et l'espace-temps en quelques minutes seulement pour arriver devant la maison des rhodes. il avait eu besoin de se défouler et par un délire comique, il ne savait pas pourquoi. ses cheveux au vent, son t-shirt claquant contre la brise et son jean si bien déplié de son carton malin, un doux sourire frôla ses lèvres lorsqu'il fit vriller la sonnette de son bolide. la si douce aimee. son sourire communicatif, ce rire qu'il aimerait balancer dans les airs, cette voix forte et prenante qu'il aimerait lui aussi utiliser pour éclater des tympans. il lui rendit son étreinte avec la même ferveur, encore là un besoin étrange de toucher du bout des doigts cette bonne humeur indomptable. j'ai peur qu'on n'ait pas le temps. les premiers mots mimés de la journée. ses mains dansent au même rythme que ses lèvres silences bougent dans le vide. elles sont là ses lèvres, dans l'attente éternelle d'une voyelle ou d'un son mélodieux arrachant le silence pesant pour toujours de ses pores délicats. j'ai besoin de ton aide avec quelques livres, arrivés à la dernière minute, si ça ne te dérange pas, bien évidemment. toujours ce sourire, collé contre son visage. elle fait du bien aimee. troublante jeune adolescente, elle est une vague de fraîcheur qui vient panser ses blessures avec ses sourires grandioses.

elle ne le sait pas
et elle ne le saura jamais,
que ce sont ces matins lambda
qui repoussent le plus petit de ses traits mauvais
sur ce visage imparfait.



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Aimee Rhodes
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un blabla ou deux : #ff33cc je t'aime, un peu, bcp : tous les jours, for now. ton p'tit nom : pauline. remerciements : killing boys effigie : kristine froseth. rêves accumulés : 89 chances de survie : 3137 à springwood depuis : 19/03/2020
jukebox : mahler, adagietto, symphonie 5 mortellement vôtre : dix-huit ans, petit coeur trop jeune pour battre aussi fort. occupation : last high school year, last chance to be prom queen. singularités : petite dernière de la famille bien rangée dans sa maison pavillonnaire. subit la croyance générale, n'a que le Seigneur vers qui se tourner, mais lui, il ne sauve pas des mauvais rêves. on la dit un peu dérangée. le regard trop noir pour ce visage angélique.
statistiques : dextérité - 3/5 ⋆ discrétion - 5/5 ⋆ intelligence - 4/5 ⋆ rapidité - 2/5 ⋆ survie - 2/5

MessageSujet: Re: innocence (denis)   innocence (denis) EmptyMer 15 Avr - 1:30



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innocence (denis) 498951bfdc271088bc6d6bfe894e6b128bad09a8l'étreinte suspend l'instant. funambule du temps. les bras comme douce chaleur, la chair qui n'est pas encore rongée par les remords, le vivant aus sang qui afflue. jusqu'au bout des doigts, l'étreinte. comme un son de trompette qui s'éloigne, s'éteint, se calme, les doigts qui chiffonnaient le tissu par leur emprise se détendent. la poigne perd de sa force. les corps se séparent. alors, tout revient. comme une vague, lourde, écumeuse s'abat sur le rocher avec fureur. la colère des pensées, l'amertume du quotidien, son goût de dentelle usée, trouée, déchirée. élégance morte parce que le présent rattrape. ils le disent tous, vivre au jour le jour. vivre au temps présent. mais, lui, toujours à la traîne. course effrénée, insensée, qui casse les étreintes, crache à la gueule des rêveries. réalité abrupte. maintenant qu'il est libéré, les mots se dessinent, ses mains s'agitent pianissimo. non, pas le temps.

soulagement indistinct,
la poitrine s'allège.
partir loin, jusqu'à ce que les chaussures soient crevassées, les jambes rouges de l'effort, et la tête à deux doigts de s'écrouler sur l'herbe moite.


elle ne soupire pas, ce serait trop visible, indélicat. d'une violence parricide que d'avouer dans un souffle, la crainte de papa, maman. on ne peut pas trahir ses parents, ainsi. sinon, c'est qu'on est le diable. or, ici, le diable est une image que l'on rejette à coup d'eau bénite, de genoux usés par les prières. le diable, on dit qu'il n'existe pas. et s'il existe, ce n'est pas là. c'est comme cela qu'on rassure les peureux, et lâches de cette ville. en leur vantant à tue tête que le diable est loin, bien loin de springwood. dans ses quartiers minables, le diable s'éclipse dans des songes, coincé là, juste là, entre le lobe temporal, et le cervelet.

diable dans la tête,
ayez pitié,
il murmure des mots,
et je ne comprends rien.


elle hoche vigoureusement de la tête. pas le temps, tant mieux aider denis ? encore mieux. son inutilité était toujours une douleur, comme coincée dans la gorge. incapable de rendre une voix à sa soeur. de l'humanité à ses parents. lâcheté perfide de se regarder dans la glace, en mimant ne pas voir cette honte qui grouille. celle de ne servir à rien, personne. alors, si aujourd'hui, les lecteurs à la mine terne, les étudiants en panique, les vieilles qui se ressassent leurs amours anciens par les drames shakespeariens, si tous ces gens là ont besoin d'elle aujourd'hui, peut-être que l'épine qui humilie sera moins lourde, étrangement  insensible. «avec plaisir.». de toute façon, elle ne sait pas dire non. elle n'a jamais appris. quand elle ose le faire, c'est comme un bruit flou. le genre d'explosion sonore indistincte, que tout le monde entend mais personne n'en discerne la provenance. un non d'aimee rhodes, ça n'existe pas. il n'y a que des courbettes polies, des sourires qui ne tiennent qu'en jolie façade, des mots doux qui ont la tendresse arrachée, des attentions qu'on ne pense pas. superficialité des banlieusards bourgeois. vergogne, vertu, malmenées, croulant dans les cales d'un navire naufragé.

elle s'installe sur la selle en cuir. le pieds sur la pédale, les cheveux désormais noués en une tresse brouillonne, les mains bien engluées sur le guidon qu'elle ne compte jamais lâcher, les sourcils arqués d'un air qui nargue. les mots vont sortir, escalader la fierté, elle lâche comme à bout de souffle, l'air aspiré par son excitation irraisonnée: «le dernier à la boulangerie est un loser.»

le rire la précède, suit sa bicyclette à l'allure furieuse.
ego tempétueux, qui hurle:
regarde-moi, écoute-moi, aime-moi, caresse-moi, parle-moi, câline-moi, serre-moi, remarque-moi, n'oublie pas-moi.
m    

o

     

 i

dont les lettres dégringolent à la vitesse lumière.


elle pédale, elle pédale, elle pédale, elle pédale, elle pédale, et dans sa tête, ses cheveux sont au vent, son sourire est radieux, sa bicycle est d'un rouge pétant inoubliable. mais les gens ne voient qu'une fille qui pédale trop vite pour ne pas être oubliée. elle pédale après un moi qui n'existe plus. une fierté qu'aucune course jusqu'à la boulangerie ne saurait restaurer. elle pédale, elle pédale. qu'importe la couleur du feu, le petit benêt qui, absorbé par sa toupie, ne remarque pas le monde entier, la vieille recourbée dont le carlin se rue précipitamment entre les deux roues. elle ne voit rien, elle pédale et il n'y a plus que ça. les pieds qui enchaînent le mouvement. colère dans le vent.

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