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 éclipse solaire (ellis)

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Milton Patterson
Milton Patterson
// dark an d l o n e l y
toi + moi : resting bitch face un blabla ou deux : #9999cc je t'aime, un peu, bcp : (0/3) freddy + maureen + ellis ton p'tit nom : kraken, aaron remerciements : unreleased (avatar) // AMIANTE (code signa') // Tumblr (gifs) effigie : kj apa rêves accumulés : 206 chances de survie : 3297 à springwood depuis : 22/03/2020
jukebox : seventeen ; sharon van etten // bad guy ; billie eilish // florida kilos ; lana del rey mortellement vôtre : vingt-quatre ans occupation : employé au springwood theatre, dealer singularités :
drug addict • si ce n'était que de l'herbe. les cachetons valsent sur sa langue et les gouttes dilatent ses prunelles. il ouvre les mauvaises portes pour mieux se perdre dans le piège de sa réalité.
hereditary • l'adn du leader d'une secte coule dans ses veines. folie, manipulation et contrôle sont les présents de son géniteur qu'il redoute comme rien ni personne.
statistiques :
dextérité - 3/5 ⋆ discrétion - 4/5 ⋆ intelligence - 3/5 ⋆ rapidité - 4/5 ⋆ survie - 5/5

MessageSujet: éclipse solaire (ellis)   éclipse solaire (ellis) EmptyVen 1 Mai - 15:26



éclipse solaire

@Ellis Montgomery

◊ ◊ ◊

C’était un nouveau jour, radieux et étincelant sous lequel Milton se prélassait. Quelques heures plus tôt, il avait quitté le salon de coiffure pour tailler ses pointes et refaire ses racines, en plus de quelques ajustements lui donnant des airs de Flynn Rider. La tignasse étincelante, la fourrure d’un lion solitaire incandescente, c’était une journée calme et paisible qui s’annonçait pour le dealer. Depuis peu il avait décidé, d’être enclin, à l’idée qu’il était le seul antagoniste dans l’histoire de sa vie, le seul à se mettre des bâtons dans les roues. Il lui avait fallu plus d’un an et demi de séances chez un psychologue pour le croire, une fois qu’il l’avait mit au pied du mur. Là où il s’attendait à tomber en chute libre, il se découvrait beaucoup plus léger. C’était trop beau pour être vrai, et c’était sans surprise qu’il attendait un retournement de situation dramatique, mais pourquoi ne pas profiter un peu même si c’était de courte durée ? C’était ça, ou continuer d’avoir peur et de s’enfoncer. Il avait été jusqu’à ranger son petit appartement, dans ce quartier du genre peu recommandé. Il avait laissé l’air frais purifier la pièce, avait fait le tri dans ses placards et dans son petit réfrigérateur et passé de grands coups d’aspirateur. C’était un nouveau jour, un peu trop ensoleillé pour Milton qui n’était plus habitué à relâcher la pression. Mais aujourd’hui, il avait clairement pris cette main squelettique sur son épaule qui l’accompagnait, le stressait depuis quatre ans pour affirmer “Pas aujourd’hui, pétasse.”.

Ses pieds martellants le sol enveloppé de baskets d’un rouge criard, dans un short en jean et enveloppé d’une chemise légère; il avait quitté son appartement en mastiquant quatre chewing-gum à la menthe entre ses lèvres, laissant ses lunettes de soleil retombé sur son nez pour monter dans sa caisse; cet engin chaotique qui jours après jours semblait tout droit sortir de Mad max. C’est presque s’il n’était pas en train de siffler, avec en fond sonore une musique rétro, et entraînante.
Son unique course d’aujourd’hui l’emmenait sur les hauteurs de la ville. Il avait l’habitude de s’y rendre lors des nuits d’étoiles filantes, après avoir dévalisé le Crave Inn non sans s’être armé d’une herbe de qualité. Et en été, il avait pris l’habitude d’y courir, de gravir les hauteurs et de redescendre jusqu’à son appartement, en sueur. C’était un dimanche, la route était calme et il manqua presque le chemin difficilement repérable qui se dissociait de la route principale. Il s’engouffra alors sur une route plus ancienne jusqu’à arriver face à un grand portail, digne du domaine gothique, et déjà ouvert. Grandma’s thirsty. Il rigola avant d’accélérer pour rejoindre la demeure d’une de ses clientes favorites.
Jamais auparavant il n’avait eu à venir chez elle, et il se montra profondément gêné par la demande de Mrs. Willhougby quand cette dernière lui annonça la date, l’heure et le lieu de leur échange prochain, à savoir chez elle. Ils étaient alors dans une laverie ouverte vingt-quatre sur vingt-quatre, et le chauffeur de la veuve attendait cette dernière dehors comme un loyal molosse. Milton avait essayé de décliner la demande, d’une façon à la fois charmeuse et diplomate, une dague en sélénite polie avec laquelle la vieille dame ne se couperait pas. Et cette dernière s’emporta, rappelant à Milton ces dames en chair du sud. Il accepta, se jurant de ne rien acheter pour ne pas faire affront à cette mamie gâteau.

Il arriva sur une petite place avec en son centre une fontaine. Il était recouvert par la cime des arbres, et le petit manoir de la veuve Willhougby semblait pousser hors du sol pour transpercer le duvet verdoyants des branches. Après avoir quitté son véhicule, qui faisait tâche dans ce décor, il remarqua une autre voiture garée sur le parking. Sans y prêter trop d’attention, il se mit à gravir les marches en pierre qui le montèrent jusqu’au porche, au seil de la maison dans les bois. Il toqua, d’une poigne ferme en attendant. Une sacoche de marque enroulée autour de sa taille, il referma un bouton de sa chemise en vitesse et retira ses mains de son jean. Quand la porte s’ouvrit, il salua le chauffeur de Willhougby avant de se faire inviter. Il ne voulait pas paraître impoli, et garda son regard ancré dans celui de l’employé mais pouvait clairement voir qu’il était dans une demeure ancienne, décorée de fournitures antiques et recelant de trésors oubliés: son âme d’enfant vibrait presque, ramené au monde des vivant. Le chauffeur lui révéla ainsi que Madame s’adonnait à ses exercices avec son coach sportif dans la piscine, à l’arrière de la maison mais qu’ils n’en avaient plus pour longtemps. Et c’est en se positionnant derrière un bar que le chauffeur lui proposa une collation. D’abord hésitant, il finit par lâcher “Un whisky-soda s’il vous plaît. Avec un glaçon ?”. Le précieux achat de Mrs. Willhougby se trouvait dans la sacoche, dans un pochon en plastique lui même dans un pochon en plastique enveloppé dans un troisième pochon. Le tout, entortillé dans du cellophane. S’il tendait l’oreille, il pouvait effectivement entendre la musique qui entraînait sa cliente désireuse de rester au top de sa forme.

Lui et le chauffeur se trouvait dans le jardin d’hiver, qui avait des allures de jungle tropicale et Milton avait déjà descendu la moitié de son verre lorsque la musique cessa, que le cours d’aquagym se termina. Le chauffeur s’excusa avant de rejoindre le jardin par une porte encadrée de deux énormes ponts contenants une variété d’arbustes aux tiges tombantes. Il se releva du sofa, avala une autre gorgée avant de reposer le verre et se mit à attendre, comme un enfant sage.

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Dernière édition par Milton Patterson le Mar 5 Mai - 18:48, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: éclipse solaire (ellis)   éclipse solaire (ellis) EmptyVen 1 Mai - 16:20



éclipse solaire

@Ellis Montgomery

◊ ◊ ◊

Je ne devrais pas être là aujourd’hui, à dispenser un cours privé à Mrs. Willhougby mais cette grande dame ne prend jamais non pour réponse. Elle ne sait pas admettre la défaite, et quelque part… Je dois admettre qu’elle me fait énormément penser à moi. Sa richesse ne lui vient pas d’un mari qui se serait tué à la tâche pendant qu’elle s’occupait de dépenser sans compter. Non, s’il était un brillant avocat qui a contribué à faire de Diane ce qu’elle est aujourd’hui, la vieille dame a su se construire un empire dans les cosmétiques sans jamais avoir, de son propre aveu à vendre son âme au diable. Elle est riche, veuve et quelque part, je pense qu’elle combat la solitude en enchainant les engagements humanitaires. Diane voyage énormément, il n’est pas rare de la voir disparaitre pendant plusieurs mois pour réapparaitre, pimpante, après avoir fait des merveilles dans des pays qui l’accueillent comme si elle était le Messie. De retour à Springwood, sa solitude l’étouffe, je le sais. Il lui arrive parfois de rester pendant de nombreuses minutes à la fin de mes cours pour me parler de tout et de rien. Elle laisse parfois échapper quelques informations sans forcément le vouloir. Tu sais, par exemple, que son mari était stérile et qu’il a toujours refusé d’envisager un moyen alternatif de lui offrir ce dont elle rêvait par-dessus tout au monde : devenir mère. Quel homme, par fierté, refuserait une telle chose à sa femme ? Ne voulait-il pas être père lui aussi ? À sa place, tu l’aurais fait, parce qu’être père ne revient pas à procréer… C’est une attitude, un désir profond que tu as et que ton propre paternel n’avait pas.[i] Un frisson désagréable se fraie un chemin et me traverse le corps tout entier lorsque je repense à lui. [i]Tu es pétrifié à l’idée de devenir comme lui un jour, les chiens ne font pas des chats après tout. Et si tu finissais par te perdre en chemin au point de devenir violent comme… Comme lui… Comme il l’était avec toi. Mes cicatrices me démangent, comme un rappel à ce que j’ai vécu. « Diane, je vais vous demander de tout donner sur cette ultime minute. Pensez à tout ce que vous détestez le plus sur cette terre, pensez à… À Sharon et aux critiques qu’elle a pu faire sur votre nouvelle coiffure. » Rien de tel pour énerver une bourgeoise et faire démarrer une guerre sur plusieurs semaines. La preuve ? Les yeux de Mrs. Willhougby se teintent d’une colère perceptible jusqu’ici, ses doigts se resserrent contre les manettes du vélo et elle accélère, grommelle comme une amazone. Tu serais presque effrayé de la voir ainsi, dans un tel état, mais elle est au rendez-vous, elle te fait honneur en se dépassant malgré la fatigue, malgré son âge, malgré l’essoufflement. Elle a de beaux restes, Diane. J’espère avoir autant d’énergie qu’elle à son âge. « Vous êtes formidable Diane, vous avez réussi et vous savez quoi ? Vos performances sont meilleures que les miennes, il va falloir que je me remette au travail. » J’ai l’œil rieur, un sourire complice. Tu aimes encourager tes clients, les aider à prendre confiance en eux. Il s’agit de ton fond de commerce, ce doit être pour cela qu’ils apprécient à ce point ta présence à la salle de sport. Tu es non seulement un professeur dynamique et dédié, mais tu accompagnes également tes recrues humainement. Tu sais être à l’écoute et trouver les arguments pour faire résonner quelque chose en eux, pour qu’ils trouvent la faille à exploiter pour se dépasser. La douleur est un moteur que tu as appris à embrasser lorsque toi aussi, tu cherchais un moyen de t’évader, d’échapper à ton quotidien sans avoir à mettre de mots sur tout ce qui te faisait souffrir. Tu as survécu grâce à cela.

La séance d’Aquabike est terminée, au même titre que l’acrogym. « Un ultime petit effort, le temps de quelques étirements, pour éviter les mauvaises courbature et vous serez libérée de ma présence. » Diane, comme à son habitude, part au quart de tour et ne manque pas d’utiliser mes propres mots pour rebondir sur quelques insinuations qui font s’étirer mes lèvres en un sourire mi-amusé et mi-gêné. « Vous allez me faire rougir ! » Je commence à me faire aux sous-entendus, aux tentatives de séduction des unes et des autres. Ces femmes-là se sentent délaissées, la plupart le sont réellement et j’ai conscience qu’avoir un jeune homme prêt à les soutenir, à les complimenter comme je le fais à leurs côtés peut éveiller certains instincts. « Laissez-moi vous donner un coup de main. » Je me déleste très rapidement de mon t-shirt et de mon jogging pour bondir dans la piscine et la rejoindre à la nage jusqu’au milieu du bassin. « Accrochez-vous à mes épaules, Diane. Je vais soulever en douceur votre jambe gauche, puis votre jambe droite. Lorsque vous commencez à sentir un tiraillement, dites-le-moi. » Tu commences l’exercice en douceur, les yeux ancrés dans les siens et tu n’es pas stupide, tu sens ses doigts qui caressent ta clavicule le plus innocemment du monde. Tu as même un frisson que tu tâches d’ignorer pour aller jusqu’au bout de ce que tu proposes. « Et voilà, nous avons terminé. Hydratez-vous bien ce soir, pour que vos muscles puissent récupérer. » Je me hisse à l’extérieur du bassin à la force de mes bras et attrape la serviette qu’elle me tend pour m’essuyer le visage. Son chauffeur – ou assistant, ou que sais-je – se rappelle à nous et lui demande de le suivre quelques instants, ce qu’elle fait en m’abandonnant ici.  

Je profite de son absence pour abandonner le boxer de bain qui me colle à la peau et retrouver le confort de mon jogging, puis de mon t-shirt. L’heure tourne et je me suis promis d’aller faire un tour à la salle pour récupérer quelques affaires avant de rentrer. « Diane, je vais vous lais… » Je surprends un échange qui, s’il ne semble pas la mettre dans une situation dérangeante, a le don de faire rugir mon côté producteur. Les drogues, tu détestes cela. Mes yeux cessent d’analyser leurs mains pour remonter sur le visage de cet inconnu et… Choc, surprise… Tu ignores ce que tu ressens à cet instant mais tes yeux, rivés sur lui, ne laissent aucune place au doute. Il pourrait bien avoir les cheveux teintés de rose, trente kilos de muscles en plus et une douzaine d’autres artifices que tu continueras à le reconnaitre parmi tant d’autres. « Frederick ? »  

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Milton Patterson
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hereditary • l'adn du leader d'une secte coule dans ses veines. folie, manipulation et contrôle sont les présents de son géniteur qu'il redoute comme rien ni personne.
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MessageSujet: Re: éclipse solaire (ellis)   éclipse solaire (ellis) EmptyVen 1 Mai - 20:22



éclipse solaire

@Ellis Montgomery

◊ ◊ ◊

Il savait pas mal de choses sur Mrs. Willhougby à la langue bien pendue; elle lui avait maintes et maintes fois intimé de l'appeler par son prénom -Diane, mais jamais le faux-rouquin n’était parvenu à s’y résoudre. Son éducation avait fait de lui un gentil garçon appréciés par les autres parents et encore aujourd’hui, quand il le voulait bien, son large sourire et son visage de gentil garçon lui permettait parfois de tromper le jugement des autres. La politesse et le respect étaient à ses yeux des armes à utiliser à bon escient, dans le but d’éviter les situations trop critiques. Il avait, depuis le temps, développé cet instinct de survie qui le faisait se tortiller comme un serpent infernal entre les griffes de ce qui pouvait le tourmenter et tous les moyens étaient bons. Mais il adoptait depuis peu une nouvelle philosophie ayant pour but ultime une chance d’être heureux. Ce qu’il n’avait pas remarqué chez Diane, c’est que la reine à la tête d’un empire des cosmétiques avaient des idées aussi salaces sur lui que le rouquin pouvait en avoir dans ses moments de désirs ardents pour la gente masculine. Il était juste un dealer qui lui permettait de se détendre, d’amplifier ce que ses toy-boys officiels pouvaient bien lui faire ressentir; il lui distribuait un remède qui lui rendait goût à tout et dont les vertus médicinales de la plante se manifestaient sur l’état psychologique, moral, de la dame. Il ne lui vendait aucune merde comme de l’hero; la cocaïne et molly étaient davantage prisées par les étudiants et quadragénaires. Cette course actuelle, c’était celle d’une vieille dame, seule qui trouvait en un petit pétard le soir dans son jardin luxuriant un moment de détente. Milton voyait en elle une gentille dame, grand-mère avec les plus jeunes sans se douter une seule seconde qu’il avait, comme beaucoup d’autres bels éphèbes, tapé dans le regarde d’une femme qui n’avait pas l’habitude qu’on lui présente une négation pour forme de réponse.

Dans le jardin d’hiver, profitant du départ du chauffeur -et sûrement plus, il observait les plantes proliférer en une seule grande, complète famille.  Diane donnaient-elles des noms à ses plantes ? Ça ne l’étonnerai pas, en tout cas. Il trouvait la décoration vibrante dans son genre, clairement pas le mobilier pour lequel il opterait mais il ne pouvait nier le charme et l’aura qu’avait le domaine Willhougby, dans sa faune et sa flore environnante, posé comme un onyx dans un écrin sinople. Quelques minutes plus tard, Mrs. Willhougby faisait son entrée, toute euphorique et sous les effets de l'endorphine dû à son activité sportive. Elle vivait la vie à un rythme frénétique, ce qui ne manquait pas de faire sourire Milton face à autant d’entrain. Diane était un personnage, haut en couleurs qui apportait dans son quotidien une gaieté et une bonne humeur certaine ! Un sourire retroussé aux lèvres, le dealer enlace doucement la vieille femme dans ses bras face à l’entrain de cette dernière, doucement par crainte de la casser sous ses muscles nerveux. Elle sent le chlore et semble toute excitée à l’idée de goûter mon nouveau produit. Toujours un peu gêné par les transactions avec elle, je joue avec la fermeture de ma banane non sans un petit air charmeur avant d’ouvrir l'accessoire “White Widow, cultivée en serre, six euros le gramme parce que je vous adore Mrs. Willhougby.” il lui affiche un sourire en retirant la commande de son accessoire, enveloppé sous les couches de plastique. C’est avec les doigts délicats, relevant du spectacle et de la vente de produit à domicile, qu’il déballa très lentement le paquet sous le regard amusé de sa riche cliente. Lui, petit dealer au passé tortueux, fournissait aujourd’hui une femme qui faisait la une de certains magazines. Si elle l’avait choisi lui comme dealer, c’est parce que Milton était un fantôme il s’en était assuré. Diane voyait là le parfait dealer, celui qui ne ferait aucune vagues quant à la consommation de cette humaniste. Jamais il ne ferait ne serai-ce qu’un écho dans la vie de Diane, qui lui permettait de se faire de sacrés extra depuis qu’elle était devenue sa cliente “Comme vous me l’avez demandé, elle est propice aux activités axées sur la relaxation. Méditation, lecture, peinture, bronzage… c’est la copine qu’il vous faut pour profiter des premiers rayons de chaleur, avec un grand verre de thé glacé, et un air de rock qui flotte en arrière///” il ponctua son petit numéro par un sourire en retirant la dernière couche de plastique, libérant ainsi autour d’eux une odeur corsée et profonde. Elle était à deux doigts de s’emparer de son achat, lorsqu’un titan de musclé pénétra dans le jardin d’hiver en surprenant l’échange. Milton eut alors le réflexe de replonger le pochon dans sa banane, qu’il referma avec difficulté , enfouissant le cellophane dans la poche arrière de son short avec agitation. Incapable d’avoir échappé au regard du colosse, que Milton essayait d’esquiver en se retournant comme soudainement captivé par un bonsaï au tronc épais.  Merde merde merde. Il paniqua un brin, avant de se dire que Diane avait les moyens de faire taire ce mec, ou de lui faire oublier à quoi ressemblait Milton.

Mais le prénom qui s’extirpa de ses lèvres pas si inconnues glacèrent le sang du louisianais jusque dans les battements de son coeur “Frédérick ?” répéta Diane. Ce qui termina d’enfoncer le clou dans le coeur du dealer. Ce dernier, il posa son regard sur le coach sportif et se retrouva en proie à une impression de tournis. Le monde semblait tourner autour de lui, le menaçant de l’emporter dans un chaos aussi inattendu que douloureux “Milton !” cracha-t-il, aboyant presque au visage de Willhougby,
puis d’Ellis.
Son regard noisette, aux éclats dorés ne pouvait se détourner de Ellis qu’il avait laissé loin derrière lui, à la Nouvelle-Orléans. Laisser son meilleur ami derrière lui, c’est ce qui lui avait fait le plus mal mais il n’avait eu d’autres choix à l’époque. Désireux de casser ce silence, et surtout de s’extirper dans la situation dans laquelle il était en ce moment même, il se mit à rigoler en regardant à tour de rôle le mâle, et l’aînée “Frédérick, Milton, Evan, Dustin… Roux, blond ou brun... gaucher, droitier...” il balaya l’air d’un revers de la main “J’assure mes arrières.” ponctua-t-il en se voulant le plus décontracté possible, et ce malgré la vague de froid qui se resserra autour de son coeur, et ses jambes tremblantes.
Il continuait de se marrer, et se rapprocha de Ellis en soutenant son regard, soupirant comme pour reprendre son souffle après ce faux fou-rire. Tout dans sa gestuelle était désinvolte, décontractée mais le regard qu’il avait sur Ellis était de ce genre de regards “Ne dis rien, absolument rien.” parce qu’il voulait pas que sa réelle identité surgisse si brusquement comme un fantôme d’outre-tombe désireux de le tourmenter. Maître en manipulation, il savait jouer de sa gueule et de son corps pour transmettre des messages parfois montés de toute pièce. En se donnant des airs de beauf, personne ne pouvait se douter de l’intelligence et de la fourberie dont Milton faisait preuve jours après jours pour échapper à son traumatisme. Il passa alors un bras sur les épaules carrées du coach sportif, non sans lui décocher un rictus avant de tourner la tête vers Diane. Il avait chaud, terriblement chaud. S’il avait été capable de rentrer dans un trou de souris, il l’aurait fait. Il se voyait déjà rentrer chez lui à vive allure pour faire ses affaires, et prendre le prochain train quelle que soit sa destination. Plus depuis quatre ans ne l’avait appelé par son nom, entendre ces syllabes à nouveau sonnèrent comme un rappel, celui qui empêchait Milton d’être heureux et d’avancer dans sa vie. Jamais il ne s'était attendu à se retrouver à nouveau, si proche d’Ellis. La proximité de son meilleur ami d’enfance lui renvoyait des décharges électriques, et grandes vagues de culpabilité qu’il essuierai en offrant à ce visage du passé des explications amplement méritées “Personne n’aura de problèmes n’est-ce pas ?” il regarda à nouveau Diane, puis Ellis sans se détacher de lui: ce qu’il voulait faire c’était adopter un comportement étrange qui mettrait au sportif la puce à l’oreille. La puce qui hurlait à l’oreille de son vieil ami: ferme la. Il ne savait pas comment faire comprendre à Ellis tout ce qui était nécessaire à la compréhension de qui Milton était devenu, il ne pouvait pas le faire en un simple regard et ne pouvait bien sûr pas se révéler sous l’attention aiguisée et tranchante de la veuve Willhougby. Il ne voulait pas faire fuir cette dernière avec les histoires de massacres et de vaudou, il ne voulait pas non plus qu’une personne aussi influente et bavarde qu’elle ne ramène à la vie Frédérick et ses larves démoniaques. Que pouvait bien penser Ellis, lui qui l’avait connu avant qu’il ne devienne qui il était aujourd’hui. C’était à la fois affolant et vertigineux de se retrouver ainsi dans la même pièce que son camarade de classe, son meilleur ami, celui qui l’avait défendu contre des brutes et celui pour qui il avait juré de toujours être là avant de prendre ses jambes à son cou.


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MessageSujet: Re: éclipse solaire (ellis)   éclipse solaire (ellis) EmptyVen 1 Mai - 21:58



éclipse solaire

@Ellis Montgomery

◊ ◊ ◊

J’ai toujours le réflexe d’enfiler un caleçon de bain lorsque je sais qu’un cours d’aquagym est prévu. J’aime être prêt, pouvoir me permettre de mouiller le maillot sans avoir à m’exhiber comme je l’ai fait la première fois que j’ai été dans une telle situation. Ce jour-là, tu t’en souviens comme si c’était hier. Tu portais un boxer blanc, Calvin Klein, déjà trop moulant pour ne pas attirer l’attention en temps normal. Tu as oublié ce détail lorsque tu as proposé de rejoindre le groupe de dames qui sollicitait tes services pour deux heures. Ce n’est qu’en retirant ton pantalon que tu l’as compris, ne parlons même pas de l’après, en sortant du bassin. Tu n’as jamais été aussi gêné, jamais tu n’avais autant eu l’impression d’être un morceau de viande sur le grill. Tu t’es même demandé pendant une seconde si tu n’allais pas passer à la casserole sans être consentant. J’en garde un souvenir qui me fait sourire maintenant, et la certitude de toujours parer mes arrières. Tu dis cela, mais tu te retrouve à glisser un boxer de bain trempé dans ton sac à dos sans aucune serviette pour éviter d’inonder ton sac. Tu n’as pas pensé à tout, maintenant que tu es à poil, enroulé dans une serviette prêtée par Diane, à bondir sur ton jogging comme seul espoir de te couvrir. La journée est presque terminée, le temps de repasser par la salle, de discuter avec quelques habitués, de récupérer mes affaires, de m’arrêter en ville pour faire quelques courses et la nuit sera probablement déjà presque tombée. Mes journées, je les préfère largement ainsi, lorsque je n’ai pas le temps de réaliser que l’heure tourne. S’il y a bien une chose que je déteste, c’est l’ennui. Tu refermes ton sac d’un coup de zip rapide et négligé, tu prends soin de plier la serviette pour pouvoir la rendre à Diane dans quelques instants et tu entames une ascension qui te mène au milieu d’escaliers sur lesquels tu restes un temps, interdit, lorsque la scène qui se déroule sous tes yeux te laisse dans un état de surprise, d’anxiété et de colère qui te déboussole. Je ne m’attendais pas à le voir ici, pas après toutes ces années. Il est un fantôme, Frédérick, quelqu’un que plus jamais je n’aurais pensé revoir, pas ici, pas ailleurs. J’ai le cœur qui bat à mille à l’heure, les mains moites et je sens que la tension est partagée. Il tente de dissimuler les raisons de sa présence ici mais il ne trompe personne. On n’arnaque pas un arnaqueur ! J’aimerais m’agacer d’une telle transaction, disputer Diane pour son inconscience mais au fond, la personne à qui je tiens rigueur de tout cela, c’est bien lui. Est-ce réellement parce qu’il se charge de droguer ta cliente que tu es prêt à lui mettre ton poing sur la figure ? Tu sais très bien qu’il est question d’autre chose. La tristesse, la frustration, les interrogations, son absence… Il est parti au pire moment, en plein milieu d’un drame qui t’as laissé penser qu’il lui était peut-être arrivé quelque chose de grave. Tu le pensais mort, pour être honnête. Mort, comme l’ensemble des sujets de la secte à laquelle il appartenait.

Il a changé, depuis le temps. Ses cheveux bruns sont à présent ornés d’une parure rousse surprenante mais qui, ma foi, lui va plutôt bien. Tu l’as toujours trouvé mignon, Frédérick. Déjà à l’époque. Il était ton meilleur ami, il savait tout de ton quotidien, de ce père qui vous faisait du mal à ta famille et à toi. Combien de fois est-il parvenu à te convaincre de rester avec lui plutôt que de rentrer pour vivre un cauchemar éveillé… Tu te dis parfois qu’il est celui qui t’as donné la force, jour après jour, d’affronter ce monstre même si la conclusion n’est probablement pas celle que tu espérais atteindre. Lorsqu’il est parti, du jour au lendemain… Tu t’es senti abandonné par la seule personne qui comptait, qui semblait à même de te comprendre. Tu avais ta famille, c’est sûr, mais leur regard a changé… Comment leur en vouloir ? Défense ou non, j’ai poignardé mon propre père, son sang, je l’ai sur les mains depuis ce jour-là. Je ne dis rien alors qu’il tente de justifier la différence entre son prénom et celui de Milton… Milton, voilà donc ce qu’il a fait toutes ces années. Il a changé d’identité et s’amuse à refourguer de la drogue à des bourgeois. Il se met à rire, il est même trop hilare pour être honnête. Il avance dans ma direction et je frissonne à nouveau. Je ne saurais dire pourquoi, mais je suis profondément en colère, et triste aussi… Si je n’avais pas appris à me protéger plus que cela, les larmes qui font pétiller mes yeux se seraient déjà écoulées le long de mes joues. Tu es fort, tu en fais la démonstration en serrant le poing et ravalant ton émotion. Tu as mal, jamais tu ne pensais qu’il pourrait être la source d’une telle douleur. Tu te sens profondément trahi tout à coup et tu en viens même à te dire qu’il aurait été préférable qu’il soit vraiment mort, enterré quelque part… Cette réalité serait moins difficile à encaisser. « Des problèmes ? Pourquoi cela ? Je ne pensais pas que Diane et moi avions ce… Petit plaisir en commun, voilà tout ! » Mes lèvres s’écartent en un sourire qui me coûte une énergie folle. Prétendre, encore, pour lui sauver les miches m’est désagréable. Tu as un code d’honneur, tu ne tournes jamais le dos à un ami et tu ne commenceras pas aujourd’hui, même s’il le mérite amplement. « Je vous laisse terminer, je suis très en retard… Diane, j’espère vous voir demain soir au cours de renforcement ! » Je balaie le bras de mon vis-à-vis d’un geste contenu mais suffisamment brutal pour qu’il puisse le ressentir sans alerter Diane que je me presse d’enlacer pour mieux prendre la fuite. Tu dois sortir d’ici, au plus vite. Tu dévales les escaliers menant au parking à toute vitesse. Tout ce que tu veux, c’est t’enfuir.


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MessageSujet: Re: éclipse solaire (ellis)   éclipse solaire (ellis) EmptyVen 1 Mai - 22:53



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Frédérick Chambeau était mort, le vingt-novembre deux-mille seize à la Nouvelle-Orléans. Le cadeau d’anniversaire de son père pour ses vingt années avait été un massacre, le sang des siens. N’épargnant que Frédérick, ses frères et soeurs. Papa était trop intelligent pour sa salir les mains, c’est son bras droit qui a brandi au dessus de sa tête une machette. Et c’est elle qui fut arrêtée, jugée coupable et enfermée, laissant Samuel Beauchamp en liberté dans la nature. Il n’avait pas été le premier des survivants à disparaître et il avait fini par se perdre à son tour. De ce garçon d’avant, il ne restait plus qu’une passion pour la littérature. Ellis serait sûrement déçu, choqué de découvrir ce que Milton était devenu: dealer accroc jusqu’au coeur de ses os, petite frappe dépravée aux tendances belliqueuses. Il avait pensé à Ellis plus qu’à n’importe qui en quittant sa maison: Ellis, son meilleur ami, qui par miracle grâce au ciel avait été dans l’incapacité de participer au vingtième anniversaire du gamin. Il avait été traumatisé, et choqué par ce qui aurait pu arriver à son seul ami. Se retrouver face à Ellis, c’était se retrouver face à l’horreur dont il avait été le témoin dans les marais. Cela revenait à mettre Ellis en danger à nouveau.
Si Ellis était là,
Qu’est-ce qui empêchait son père de le retrouver ?
Son estomac se noua, avant de se détendre un peu en entendant Ellis aller dans sa direction, jouant le jeu et le rouquin se contenta de rire bêtement, un peu trop fort comme un mâle mal élevé. Milton était aujourd’hui prêt à prendre des responsabilités, à assumer ses actes, à rendre à Ellis ce qu’il méritait. Bien sûr, il ne s’attendait pas à retrouver Ellis dans ces circonstances, le fantasme avait plus d’une fois fait valser son esprit mais jamais chez une vieille dame blindée. Et même dans sa tête, il pensait qu’il serait celui qui aurait tourné les talons en premier. Là, c’est son ami d’antan qui adopta une rapidité d’ombre et se glissa jusqu’à la sortie comme un lièvre agile. Autrefois, Ellis aurait facilité Milton. Mais il mettait le Milton d’aujourd’hui dans une situation des plus tendues, une situation face à laquelle le rouquin ne pouvait se défiler. Il se détacha de lui, d’une façon qui permet au dealer de capter son message avec succès. Très tactil, la moindre caresse, griffure, claque ou souffle sur sa chair lui était perspectibles et il ne fallait pas être débile pour se mettre à la place d’Ellis: Milton avait désormais peur d’avoir poussé quelqu’un dans le vide, un quelqu’un d’important à ses yeux juste pour équilibrer l’équilibre de sa journée. Il observa le raz-de-marrée Ellis disparaître pour s’échouer sur d’autres rives, et tout ce que Milton trouva d’intelligent à faire fut de retirer en toute hâte sa banane pour la remettre entre les doigts fins de Mrs. Willhougby “Je reviens vite Mrs. Willhougby ! Excusez-moi !” et il se retourna, comme un démon pour courir jusqu’à la sortie. Il tourna, pour se retrouver dans un large couloir et foncer jusqu’à la sortie où il intercepta Ellis, charger sa caisse prêt à disparaître “Yo !” lui balança-t-il en dévalant les marches en pierre, fraîches et recouvertes de mousses par endroit. Ellis ne se retournait pas, bien entendu. Par quoi devrait-il commencer: un vulgaire “je suis désolé ?” Il observait le dos de son camarade, son jogging et sa stature de titan “J’ai jamais voulu t’abandonner !” c’était sorti comme un canon qu’on envoie sur l’ennemi “Le dernier truc dont t’avais besoin c’était de gérer un pauvre taré qui a échappé à un massacre en masse !” il avait envie de crier, faire honneur à la mer de regrets qui agitait son coeur, mais il ne voulait pas faire un scandale chez l’une de ses plus grosse cliente. Il voulait lui faire face, soutenir son regard pour le laisser le sonder jusque dans les tréfonds de son âme, il serrait les dents et ne savait pas quoi faire pour permettre à Ellis de se sentir mieux. Il se rapprocha, pour observer son profil. Il avait prit en masse depuis le temps, c’était devenu un petit de titan et Milton était presque complexé lui aussi, malgré ses muscles saillants et puissants qu’il entretenait quotidiennement à la salle de sport, ou en courant à travers la ville et les sentiers forestiers “Tout ce que t’as pas été capable de me dire, c’est le moment pour toi de me le balancer à la gueule. Tu dois sûrement t’en foutre de mes explications, alors vas-y…” il marqua une pause, il ne savait pas ce qui était arrivée entre son réveil radieux et ce moment de chute libre qui lui semblait si familier. La main de mauvaise augure, peut-être c’était elle accroché sous sa voiture et l’avait suivi jusqu’ici. C’était très étrange de faire face à Ellis, ils étaient deux hommes différents, mais les garçons qu’ils avaient été faisaient en cet instant écho “Dis moi tout, j’écoute ! J’te dois au moins ça.” il avait peur, terriblement peur et ça voulait dire que c’était un bon signe ! Il avait encore du mal à savoir en quoi ce qu’il faisait était bien, mais il se faisait violence pour ne pas reproduire les mécanismes de survie qu’il avait adopté ces quatre années durants. Il se faisait violence pour ne rien laisser paraître, pour apparaître fort et sûr de lui là où Ellis pouvait le balayer en deux syllabes.


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MessageSujet: Re: éclipse solaire (ellis)   éclipse solaire (ellis) EmptyVen 1 Mai - 23:49



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◊ ◊ ◊

Je suis à court de mots, d’expressions faciales, d’exercices de respirations ou d’objectifs à visualiser pour ne pas réagir, pour parvenir à rester de marbre. Je n’ai pas été aussi déstabilisé depuis des années. J’ai pourtant pris le temps qu’il me fallait pour me construire cette carapace que je pensais invincible, prête à tout endurer, même le pire. Tu ne t’attendais pas à revoir un fantôme, c’est comme si ton père était soudainement réapparu là, devant tes yeux, alors que tu en as fait ton deuil depuis des années. Frédérick, je n’ai jamais vu son corps, il n’y a jamais eu d’enterrement, rien qui aurait pu réellement me convaincre qu’il n’était plus de ce monde mais je m’en suis persuadé avec les semaines, les mois… Après avoir arrêté de croire qu’il était envie, après avoir arrêté de retourner la végétation entourant la propriété du gourou qui lui servait de père. Tu as passé des journées entières, des nuits entières à le chercher parce que tu croyais que, peut-être, il était parvenu à réchapper à ce massacre. Tu cauchemardais à l’idée qu’il soit là, quelque part, tout seul et blessé. Tu espérais arriver à temps pour le sauver. Et puis un jour, tu as abandonné… Tu te souviens de cette discussion avec un policier… Il a su trouver les mots pour m’arrêter, pour me faire réaliser qu’à ce stade même si je le retrouvais… J’ai compris, compris qu’après autant de temps personne ne pouvait survivre en plein milieu de la nature. Alors j’ai accepté de leur faire confiance. Ils n’ont jamais trouvé de corps et tout prend son sens maintenant. Tout ce que je sais, c’est que son père est probablement coupable de toutes ces atrocités. Je l’ai côtoyé de nombreuses fois, il a été d’une gentillesse incroyable après la mort de mon père, il ne m’a jamais jugé… Quelque part, je pense que j’aurais pu me joindre à eux. Si tu l’avais fait, tu serais mort à l’heure qu’il est. Les confessions de cette femme n’ont jamais fait sens. La presse, les flics, le jury… Tout le monde a acquiescé, mais ils ne connaissaient pas cet homme comme Frédérick le connait, comme j’ai pu apprendre à le connaitre pendant un temps. Ah, ça y est, la fameuse interrogation qui vient te faire vaciller un peu plus encore… Était-il présent pendant le massacre ? Le doute s’immisce dans mon esprit, aurait-il eu son rôle à jouer là-dedans ? Frédérick n’aurait jamais fait de mal à une mouche alors assassiner autant de monde… Non… Et pourtant… Le doute est bel et bien présent ! La tension est palpable. L’air irrespirable. Tu étouffes, tu dois sortir d’ici avant de te sentir mal. Je les laisse tous les deux, je puise dans mes ultimes forces pour parvenir à donner le change et abandonne la propriété non sans difficultés. J’ai le tournis, envie de vomir.

Regardes-toi, mon vieux ! Tu n’arrives même pas à appuyer sur le bouton de ta clé pour déverrouiller ta caisse… Tu trembles trop, tu n’as plus de force. Mes phares s’allument, un bref clignotement qui me redonne foi en moi-même et me guide jusqu’au coffre que j’ouvre d’un geste de la main pour abandonner mon sac en vitesse. Tu dois respirer, reprends ton souffle, maintenant. Sa voix s’élève et je frissonne à nouveau. J’ai peur de me retourner, pétrifiée à l’idée de lui faire face. « Tu l’as fait ? » Je demande, la gorge nouée, la voix serrée. « Est-ce que tu as participé à la mise à mort de ces gens ? » Je n’ai pas besoin d’en entendre davantage, c’est la seule réponse qui m’intéresse. Il parle, il parle et je panique… Tu dois fuir, tu dois partir… Tu ne veux pas être ici, tu ne peux pas être ici. Une larme perle sur ma joue… Putain de faiblesse, tu pensais être capable de tout, tu te croyais capable de soulever des montagnes mais il a tout fait voler en éclats… Tout ce que tu as mis tant d’années à construire, tout ce travail effectué sur toi-même avant et après lui… « J’peux pas… J’peux pas… Dis à Diane qu’elle n’a pas besoin de m’envoyer de paiement par courrier… Je la contacterais demain. » Je recule et entre dans ma voiture. Mes mains tremblent tellement que j’ai tout le mal du monde à démarrer. Les muscles n’y font rien, la bonne humeur non plus… Tu paniques, tu as l’impression d’être dix ans en arrière… D’être à nouveau une victime et tu détestes cela.


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Milton Patterson
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// dark an d l o n e l y
toi + moi : resting bitch face un blabla ou deux : #9999cc je t'aime, un peu, bcp : (0/3) freddy + maureen + ellis ton p'tit nom : kraken, aaron remerciements : unreleased (avatar) // AMIANTE (code signa') // Tumblr (gifs) effigie : kj apa rêves accumulés : 206 chances de survie : 3297 à springwood depuis : 22/03/2020
jukebox : seventeen ; sharon van etten // bad guy ; billie eilish // florida kilos ; lana del rey mortellement vôtre : vingt-quatre ans occupation : employé au springwood theatre, dealer singularités :
drug addict • si ce n'était que de l'herbe. les cachetons valsent sur sa langue et les gouttes dilatent ses prunelles. il ouvre les mauvaises portes pour mieux se perdre dans le piège de sa réalité.
hereditary • l'adn du leader d'une secte coule dans ses veines. folie, manipulation et contrôle sont les présents de son géniteur qu'il redoute comme rien ni personne.
statistiques :
dextérité - 3/5 ⋆ discrétion - 4/5 ⋆ intelligence - 3/5 ⋆ rapidité - 4/5 ⋆ survie - 5/5

MessageSujet: Re: éclipse solaire (ellis)   éclipse solaire (ellis) EmptySam 2 Mai - 0:17



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@Ellis Montgomery

◊ ◊ ◊

C’était beaucoup à gérer, pour lui qui parvenait à peine à prendre soin de lui. Milton avait fait des ravages derrière lui, silencieusement comme une infection, sans laisser de traces; décimant des points trop éloignés pour pouvoir être reliés. La pratique de la bonne morale qu’il recherchait était plus dure encore que la partie théorique; tout envoyer valser était une alternative si facile et pourtant si éloignée des choix qui se présentaient à lui, c’était presque jouissif.
Oui jouissait-il de voir ce qu’il ressentait être ressenti par un autre ?
Quelque chose ne tournait pas rond au plus profond de lui.
Mais ce que le coach sportif insinua ébranla Milton qui senti une sueur froide l’envahir, le serpent qu’il était avait désormais du mal à se défaire du piège dans laquelle on l’avait jeté. Dans laquelle il s’était lui-même jeté. Incapable de répondre, il observa Ellis rentrer dans la voiture. Est-ce qu’il avait parlé de Willhougby ? Peu importe, ça Milton ne l’avait pas entendu. Il avait aussi conscience que sa liasse de billets bien gras l’attendait dans une enveloppe épaisse, mais en cet instant tout ce qu’il trouva à faire fut de faire le tour de la voiture pour s’imposer sur le siège passager. Les yeux écarquillés, il faisait preuve d’un calme déconcertant dont lui-même était surpris. Il ne devait pas craquer, pas maintenant qu’Il était en train de chavirer. S’il avait poussé Ellis et qu’il ne pouvait pas revenir en arrière, c’était maintenant à lui de le redresser. Il se fit violence pour se concentrer, et empêcher ses mains de trembler lorsqu’il attache silencieusement sa ceinture par mesure de sécurité; il espérait ne pas avoir à le dire à Ellis.

Non.” se contenta-t-il de répondre à son égard en regardant droit devant l’allée qui menait à la forêt. Il avait encore tous les détails dans son esprit: quand il se réveillait en sueur la nuit, il pouvait sentir la moiteur des bayous, les piqûres des moustiques et l’odeur du sang, métallique et âcre. Ces gens, c’était la famille du désormais rouquin; les gens qu’ils avaient rencontrés sur les routes désertiques, aux carrefours des rejetés et sur l’avenue des errants. Ils avaient tous trouvé un foyer et une mort sanglante, lente et à l’orée de l’occulte. Les enfants de Samuel avaient été épargnés, spectateurs de l’horreur, Samuel avait été clair dans ses instructions et Anja s’était appliquée à ce que les Chambeau soient tous témoins du massacre. Les frères et soeurs, issus du même père et de mères différentes prirent d’abord Frédérick pour responsable: après tout, c’était arrivé le jour de son vingtième anniversaire.
C’était le cadeau de Papa.
Ils se sont tous déchirés. Aucun n’en est ressorti indemnes et certains sont tombés sur la dernière marche de la création. Du reste de sa fratrie, Milton  n’était pas le pire mais ça il n’en savait rien.
Le souffle court, il n’osait poser son regard sur Ellis, il ne voulait pas faire face à cette larme qui dévala le long de sa chaud. Ce que Milton ressentait était d’une étrange rareté, un savant mélange de regret mais aussi d’excitation. C’était ce genre de retrouvailles poignantes qui met le le poids du destin sur un fil des plus fins
Et il se passe pas,
une,
putain de journée,
sans que je remercie je sais pas quoi pour ton absence ce jour là !

ce putain de jour.
Et il regretta de se retrouver dans un espace si confiné lorsque la rage se mit à bouillir en lui. Rage qu’il avala avec difficulté, parce qu’il ne voulait pas qu’Ellis soit à nouveau une victime de son passé. La respiration bruyante, il parvint néanmoins à se calmer, soudain en proie à un épuisement total qui pouvait à tout moment changer de forme, comme le caméléon qu’était sa boussole morale.


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MessageSujet: Re: éclipse solaire (ellis)   éclipse solaire (ellis) EmptySam 2 Mai - 1:04



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◊ ◊ ◊

Trop, beaucoup trop de souvenirs me reviennent comme des flashs d’une dureté à peine supportable. Quatre années se sont écoulées et pourtant… Pourtant je ressens la détresse comme si je venais d’apprendre pour ce massacre. Comme si la police venait de m’annoncer que Frédérick n’avait pas été retrouvé sur place et qu’ils ignoraient tout de sa survie, ou non. Je me revois au procès, observer Anja et son père. Tu t’es rendu compte qu’il avait de l’avenir dans le milieu du cinéma, il ferait un excellent acteur. Toi, tu as vu clair dans son jeu mais tu as été intelligent, tu as prétendu le contraire et momentanément accepté de croire qu’Anja était à l’origine de ce massacre. Dans les faits, elle est le monstre qui a massacré toutes ces personnes, mais ses motivations, elles, ne correspondaient pas à sa personnalité. La seule raison pour laquelle une personne pourrait mettre à mort autant de monde, c’est si la suggestion venait de plus haut, de la source de son obsession. Personne n’a ouvert les yeux, et lui… Lui, il a survécu, il a repris sa vie comme si de rien n’était. Je me demande ce qu’il est devenu, d’ailleurs. La place de Frédérick au milieu de cette sombre affaire reste à définir. Je le pensais mort, dévoré par des animaux quelque part, je me rendais malade à la pensée qu’il se soit retrouvé seul au moment de pousser son dernier souffle… À l’idée qu’il puisse avoir eu peur, qu’il puisse avoir pleuré et imploré les dieux de lui venir en aide. Tu t’es longtemps senti coupable d’avoir arrêté de chercher. Tu pensais ne jamais pouvoir te le pardonner sauf qu’il est là, devant toi, et tu te sens humilié.

Je tremble comme une feuille, les mains rivées sur le volant, ces putains d’yeux bien trop assaillis par les larmes pour percevoir autre chose que de douces effluves de lumière. J’étouffe, une pression invisible exercée sur mon thorax et je peine à me remettre de tout cela. Tu t’étais promis de ne plus jamais être comme ça, sensible, à cran, à vif, mais te voilà à nouveau à pleurer pour quelqu’un qui, à priori, ne le mérite pas. Une personne qui entre dans ma voiture, prédateur ayant saisi l’opportunité qui se présentait à lui. Je n’ai pas été assez rapide. Non. Il te répond que non, et tu ne sais pas quoi en penser. Il reprend la parole et chacun de ses mots achève de m’enterrer un peu plus. T’as un putain de sanglot qui t’échappe, tu n’arrives plus à contenir tout cela. La tempête est en train de te frapper de plein fouet. « J’suis désolé… Je ne peux pas… C’est trop. » Et sans savoir pourquoi, sur un coup de tête, je sors de la voiture et prends la fuite en un sprint monumental. Qu’importe les kilomètres, je ne réfléchis plus, plus rien ne parvient à m’arrêter.

Tu es complètement rincé, tu as surement perdu l’équivalent de ton poids en sueur à en juger par l’état de tes vêtements mais tu es finalement là, devant ton appartement. Tu peines à reprendre ton souffle, mais tu as expulsé tout ce qui devait être évacué. Tu as beaucoup pleuré sur le trajet, si bien que plus d’un passant a du te prendre pour un fou… La nuit est tombée, tes mollets tremblent et tu sens que l’effort a été plus qu’intense. Tu utilises pour la première fois de l’année l’ascenseur pour rejoindre le cinquième étage et tu rejoins ton appartement, ce réfrigérateur que tu dépouilles de ses deux bouteilles d’eau. J’ai besoin d’une douche, d’une très longue douche.

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hereditary • l'adn du leader d'une secte coule dans ses veines. folie, manipulation et contrôle sont les présents de son géniteur qu'il redoute comme rien ni personne.
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MessageSujet: Re: éclipse solaire (ellis)   éclipse solaire (ellis) EmptySam 2 Mai - 1:27



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@Ellis Montgomery

◊ ◊ ◊

Ne pas prendre la fuite à la vision d’Ellis. Fait.
Rester avec lui. Fait.
Deux efforts nécessitants une force mentale cyclopéenne pour quelqu’un d’aussi fragile que le faux rouquin. Alors, il ne s’attendait pas à ce que Ellis se redresse, profitant d’un moment de relâchement venant du python solaire. Attaché, il observa alors son vieil ami disparaître entre les arbres à toute vitesse, comme un fauve blessé.
Il détacha sa ceinture dans un silence presque sacré.
Avant de ricaner, aux bords de la crise de nerfs.
Il quitta la voiture, serra ses poings. Articula ses phalanges. Ça ne servait à rien de se faire du mal, ne rien cogner. C’était stupide, et ne l’amènerait à rien d’autres qu’un détour à la pharmacie. Il voulait crier à pleins poumons, mais il avait enduré tellement de choses qu’il était passé maître dans l’art de la manipulation de ses émotions. Il pouvait feindre n’importe quoi, et mourir en même temps.

Il patienta dehors de longues minutes, avant de rejoindre la demeure de Mrs. Whillhougby pour lui adresser ses plus plates excuses pour ce contretemps. En quelques phrases, il parvint à récupérer son dû mais aussi le chèque adressé à Ellis. Et son adresse.

Il regagna sa voiture de l’enfer pour conduire jusqu’à la ville en dévalant les hauteurs. Tout le trajet durant, il prit garde de ne pas regarder les environs, mais de prendre soin à freiner au moindre colosse surgissant en plein milieu de la route. Pour son plus grand bonheur, le voyage se fit sans encombres. Les ténèbres avaient déjà jeté leurs voiles sur la ville, et c’était une nuit sans lune synonyme de renouveau qui surplombait Springwood.

À l’intérieur de l’appartement, spacieux et avec de hautes fenêtres, tout était d’un calme solennelle. Un post-it sur la télévision indiquait qu’un dénommé Ripley était parti pour le week-end. Coloc ? Petit-ami, l’absence de ce Ripley facilitait Milton en tout cas.
Il laissa les lumières éteintes, respira les odeurs et s’habitua au logement nimbés dans l’érèbe. Il soupira, et ouvrit une fenêtre pour laisser l’air passer; avant de prendre place sur le rebord de la fenêtre pour s’allumer une cigarette et laisser les cendres dévaler les cinq étages dans le vide. Il n’avait pas remarqué Ellis, plus bas. Mais il vit la lumière du couloir s’allumer et des pas se faire entendre malgré les murs épais. La clé pénétra la serrure et enclencha le mécanisme qui n’avait pas résisté aux connaissances du dealer, du survivant. Il ne bougea pas d’un cil, demeurant dans l’encadrement de la fenêtre comme une ombre, la lueur de la fraise incandescente dessinant les traits de son visage pointu.


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MessageSujet: Re: éclipse solaire (ellis)   éclipse solaire (ellis) EmptySam 2 Mai - 1:57



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@Ellis Montgomery

◊ ◊ ◊

Je crois être parvenu à faire le vide autour de moi. Mes pensées ne s’entrechoquent plus dorénavant. Les émotions se sont estompées les unes après les autres pour ne plus laisser place qu’à une forme de neutralité qui semble extrêmement apaisante après tout cela. Tu as toujours utilisé le sport comme vecteur pour affronter tes problèmes de manière complètement détournée. C’était déjà le cas lorsque tu étais plus jeune, à un rythme moins régulier, mais tu t’es promis de ne plus jamais en arriver au non-retour qui a scellé le destin de ton père biologique. Je ne parviens pas à l’appeler autrement, il n’est pas mon père, il ne l’a jamais été. Pour cela, il faudrait avoir été paternel et les coups ne figurent pas parmi la liste des gestes préconisés pour élever un enfant. Les brûlures de cigarette non plus. Ne parlons même pas de l’allume cigare, magnifique invention qui laisse des traces phénoménales comme mon torse et mon dos peuvent en attester. J’ai mis longtemps, très longtemps à assumer ces cicatrices. Je n’arrivais plus à retirer mon t-shirt pour aller à la piscine, je rétropédalais au moment de m’engager dans une relation intime, je n’étais plus capable de rien… Tu ne sais pas vraiment d’où t’es venu le déclic. Un jour, tu es arrivé à la salle de sport et tu as décidé de retirer ton t-shirt. Depuis, je n’ai plus jamais ressenti la moindre honte, ces traces, ce sont autant de motifs pour ne jamais retomber dans mes travers. Un mémo qui me recentre constamment sur mes objectifs, sur ce que je suis. Un rappel au passé, bien entendu, mais une manière assez subtile de me forcer à regarder vers l’avant plutôt que vers l’arrière. Tu as ingéré au moins deux litres d’eau et pourtant tu as toujours soif. Ton corps tout entier a soif d’une douche censée le revigorer. Tu es humide et tu détestes cela, être recouvert d’une couche de transpiration qui atteste de l’intensité de l’effort fourni.

Je retire mon t-shirt, il empeste, puis m’élance pour traverser le salon sans aucune pudeur, prêt à me débarrasser de mon jogging. Pas la moindre inquiétude à avoir, c’est tout juste si j’ai croisé Addison cette semaine. Il est bien trop occupé à vivre le grand amour pour repasser par ici. J’allume la lumière du salon et… « BORDEL DE MERDE ! » Je sursaute, hurle, surpris par la silhouette d’un Frédérick que je n’attendais pas là. « Espèce d’imbécile, j’ai frôlé la crise cardiaque, putain… » J’ai la main contre la poitrine, à vérifier les battements d’un cœur qui palpite beaucoup trop vite, comme je m’y attendais, mais qui continue à battre. « Qu’est-ce que tu fais là ? Frédérick… Enfin non… Milton ? C’est ça ? » Je marque une pause pour le dévisager, bien content de ne pas m’être débarrassé de ce jogging même si ce boxer de bain retiré chez ma cliente n’aurait pas été de trop, après tout ce cardio et cette humidité. « Sympa, la couleur de cheveux… T’as changé quoi d’autre, à part ton aversion pour l’argent facile et les drogues vendues à de pauvres mamies ? » Parler, en voilà une évolution. « Considère moi ravi de constater que tu es encore en vie, contrairement à ce que je pensais ! »

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MessageSujet: Re: éclipse solaire (ellis)   éclipse solaire (ellis) EmptySam 2 Mai - 2:27



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@Ellis Montgomery

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Les ténèbres, ce sont ses amies. Ils s’est réfugié dans ces dernières quand il s’est jeté dans ce vaste monde, seul et apeuré. Tout enfant les redoutait, mais en grandissant il avait appris à les comprendre, à s’y complaire. Cette nuit là il n’était pas prêt de l’oublier. Il s’était faufilé comme un rat ou autre habitant des ombres pour prendre ses aises dans l’intimité d’Ellis. Pas le temps de batifoler, et d’analyser les lieux. Tout ce qu’il voulait c’était attendre l’autre survivant, assumer les conséquences de ses actes: son amitié était précieuse, elle l’est toujours puisque dans le cas contraire, Milton ne se serait pas donné autant de mal. Il n’allait pas disparaître de Springwood sans laisser de traces, il était en train de construire quelque chose ici même. il était en train de semer les graines de son avenir.

Quand Ellis alluma les lumières, arrachant Milton à son royaume, le dealer demeura de marbre lorsque le coach sportif hurla. Il dû même se faire violence pour ne pas rigoler en voyant ce colosse, monté et surplombant le rouquin, en proie à une panique infernale. La dernière chose qu’il voulait, c’était qu’il meurt de peur. Certes, il aurait pu allumé les lumières mais en agissant ainsi il venait de percer l'abcès de la meilleure des façons. Le louisianais jeta alors la cigarette dans le vide et referma la fenêtre; avant de se retourner face à Ellis qui commençait déjà à bafouiller sur son prénom. Milton préférai garder ses distances, même s’ils avait déjà violé pas mal de limites en se glissant dans son domicile par effraction “Milton.” confirma-t-il en hochant la tête, avant de fouiller dans la poche arrière de son short pour sortir le chèque, et le déposer sur la table basse en attrapant à la volée la pique lancé par son vieil ami. Plus fort que lui, le rouquin se passa une main dans les cheveux “Je suis allé au coiffeur dans la matinée. Tu veux toucher ?” il releva la tête, l’air totalement sérieux et la voix rocailleuse, incapable de garder ses mains en place, obligé de les agiter ou de jouer avec quelque chose “Je vends des tickets de cinéma, et c’est que de l’herbe !” combien de fois l’avait-il répété ? Il ne faisait que honorer les produits de Mère Nature. Puis il soupira en entendant la guillotine tomber; il sait que Ellis ne cherche pas à lui faire du mal. Il sait que sa présence, son retour fracassant dans la vie du coach sportif remet beaucoup de choses sur le tapis. Milton aussi, devait gérer avec ce retour fracassant. Il n’osait pas encore estimer si ce qu’il faisait était juste, ou purement égoïste “J’étais incapable de faire autrement. Ma vie a basculé, et tu es passé à…” la phrase demeura en suspend, tandis que le dealer étouffait un rire creux “À ça de la mort, putain d’merde.” et il détourna le regard, se mordant les lèvres “Je sais que j’aurais dû venir vers toi; te parler et t’expliquer. Mais mec…” il afficha un air triste cette fois et tapota sa tempe d’un doigt “Ça m’a rendu fou. Tu le sais très bien, on sort jamais totalement de ce genre de truc, ça reste là.” il empoigna son propre coeur “Et j’ai pas été aussi fort que toi pour le gérer. Je l’ai fais à ma manière, ça a pris plus de temps, ça a blessé beaucoup de gens et j’ai fais de nombreux sacrifices.” il avait le vertige et sa mâchoire, carrée et plus serrée que d’habitude, trahissait son état émotionnel intense “Je suis désolé.” articula-t-il, soigneusement par peur qu’il comprenne autre chose. Milton se savait particulièrement maladroit et il était enclin à détruire ce qu’il aimait.


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MessageSujet: Re: éclipse solaire (ellis)   éclipse solaire (ellis) EmptySam 2 Mai - 17:14



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@Ellis Montgomery

◊ ◊ ◊

La surprise laisse bientôt place à un sentiment étrange. Un mélange instable d’émotions qui menace de tout faire exploser et qui me laisse muet face à lui. Je ne suis plus spécialement bouleversé, le choc semble derrière moi à présent, la colère, elle, semble toujours aussi palpable, tout comme la tension et ce soulagement… Tu ne peux pas faire autrement, tu ne peux pas guider tes émotions différemment. Tu es véritablement heureux et soulagé qu’il soit encore en vie, qu’il soit parvenu à survivre à son père, à ce massacre. Tu ne te sens plus coupable d’avoir abandonné les recherches après quelques semaines parce qu’il est bel et bien là devant toi, il respire, il est en bonne santé. Tu es en colère et heureux, tout simplement, et tu ignores comment agir avec tout cela. Quelle est la marche à suivre dans cette situation ? Suis-je censé tout oublier et m’avancer pour le prendre dans mes bras ? Dois-je continuer à embrasser la haine, la rage et la déception pour lui en mettre plein la tête alors qu’il est là, entré par effraction dans mon appartement, bien confortablement installé sur le rebord de ma fenêtre et qu’il semble prêt à discuter… Je ne sais pas, j’opte donc pour la meilleure stratégie de défense : Tu attaques. « Milton… Quitte à choisir une nouvelle identité, t’aurais au moins pu le faire avec goût. C’est nul… Même si je perçois une évolution positive après Frédérick. » Je ne le quitte pas des yeux et je me surprends à éprouver une certaine envie de sourire. Les taquineries, ça a toujours été notre truc à tous les deux, mais je n’ai pas envie de plaisanter… Non, je veux lui faire mal, aussi injuste puisse être cette idée, je veux qu’il ressente la même douleur que j’ai eu à encaisser après qu’il sa fuite. Je n’en reviens toujours pas. « Te toucher ? C’est impossible enfin, les fantômes ne peuvent pas jouir d’une telle capacité. C’est bien ce que tu es, après tout… Un fantôme, un cauchemar de mon passé ? »

Je l’abandonne un bref instant pour rejoindre la salle de bain et balancer mon t-shirt dans la panière qui fait office de débarras en attendant que Ripley ou moi trouvions la motivation de lancer une machine. Il commence à parler, à s’expliquer et ses mots me heurtent, ils sont douloureux à entendre et font ressurgir des souvenirs que je pensais définitivement enterrés. « Des sacrifices ? Nous n’étions qu’une formalité, JE n’étais donc qu’une formalité ? » Je laisse échapper un soupir, à une distance raisonnable de lui. « As-tu la moindre idée du nombre de journées que j’ai pu passer à errer dans les marais à ta recherche ? À cauchemarder en t’imaginant là-bas, blessé quelque part, tout seul ? Sais-tu à quel point le fait d’avoir renoncé à te chercher m’a hanté toutes ces années ? » Mon ton ne cesse de se durcir et mes yeux se mettent à nouveau à flirter avec une tristesse que je déteste. Tu ne veux pas pleurer, tu ne peux pas recommencer, tu ne sais même pas si tu as la force de le faire. « Ton père, tu n’as jamais pensé qu’il terminerait le travail, qu’il pourrait justement vouloir s’en prendre à moi, comme il semblerait que c’était prévu ce soir-là, pour ton anniversaire ? Car oui… Anja ou pas Anja, on sait tous les deux qu’elle n’a fait qu’exécuter les ordres ! » Je ne suis pas idiot, et lui non plus d’ailleurs. Pourquoi croyez-vous qu’il a pris la fuite ? Tout semble prendre une autre dimension maintenant. « La différence entre toi et moi, c’est que je ne recule pas devant le danger. Je l’affronte plutôt que de le remettre à plus tard en prenant la fuite. Tu aurais peut-être dû le faire à l’époque, Dieu sait où se trouve ton père à l’heure actuelle ! » Et sans en dire plus, je le laisse ici, fermement résolu à mettre fin à la discussion. « Tu as su entrer ici en un clin d’œil, j’imagine que tu sauras comment trouver la sortie par tes propres moyens. » Arrivé à l’angle, entre le salon et la salle de bain, je me retourne, les lèvres serrées. « Au revoir, Frédérick ! »

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Milton Patterson
Milton Patterson
// dark an d l o n e l y
toi + moi : resting bitch face un blabla ou deux : #9999cc je t'aime, un peu, bcp : (0/3) freddy + maureen + ellis ton p'tit nom : kraken, aaron remerciements : unreleased (avatar) // AMIANTE (code signa') // Tumblr (gifs) effigie : kj apa rêves accumulés : 206 chances de survie : 3297 à springwood depuis : 22/03/2020
jukebox : seventeen ; sharon van etten // bad guy ; billie eilish // florida kilos ; lana del rey mortellement vôtre : vingt-quatre ans occupation : employé au springwood theatre, dealer singularités :
drug addict • si ce n'était que de l'herbe. les cachetons valsent sur sa langue et les gouttes dilatent ses prunelles. il ouvre les mauvaises portes pour mieux se perdre dans le piège de sa réalité.
hereditary • l'adn du leader d'une secte coule dans ses veines. folie, manipulation et contrôle sont les présents de son géniteur qu'il redoute comme rien ni personne.
statistiques :
dextérité - 3/5 ⋆ discrétion - 4/5 ⋆ intelligence - 3/5 ⋆ rapidité - 4/5 ⋆ survie - 5/5

MessageSujet: Re: éclipse solaire (ellis)   éclipse solaire (ellis) EmptyMar 5 Mai - 18:50



éclipse solaire

@Ellis Montgomery

◊ ◊ ◊

Ellis appartenait à la vie de Frédérick; et pourtant en quatre années Milton ne s’était jamais autant senti tiré en arrière. La simple présence d’Ellis en ville ébranlait les fondations de la vie que le dealer essayait de construire dans un équilibre plus que précaire; il était incapable d’en vouloir à Ellis. Ellis qui avait tous les droits de prononcer les mots qui tombaient sur Milton comme des coups nets et tranchants; et Milton n’avait pas le droit de lui en vouloir. Tout ce qu’il voulait, c’était payer le prix de son égoïsme et il savait bien que cela n’allait pas se faire en une journée.
Ce n’est pas lui qui avait choisi son identité; il était à court de temps sur le moment et se jeta sur la disponibilité du catalogue. Il n’avait pas cherché à s’approprier une identité: il était juste parti à toute vitesse en s’assurant de ne rien laisser derrière lui jusqu’à devenir un fantôme, une légende urbaine d’un passé lointain pour Ellis. Aujourd’hui, il avait la prit la forme d’un feu-follet rougeoyant, émanant des tombes des morts pour hanter le colosse chéri du club des aînées. Il circulait dans son appartement pour se débarrasser d’un t-shirt qui empestait le fauve, dans d’autres circonstances le regard de Milton aurait glissé pour dévaler sur sa musculature développée mais là il soutenait les yeux de son plus vieil ami. Il n’avait pas opté pour le meilleur choix de mot, en parlant de “sacrifice” concernant Ellis mais c’est pourtant ainsi que les choses avaient été: s’éloigner de lui avait été très douloureux, cela avait été un énorme sacrifice pour Milton que d’abandonner Ellis sans laisser la moindre trace et contrairement à ce que Ellis pouvait croire, ou ressentir en cette soirée en proie aux émotions les plus vives, Milton avait fait le bon choix et personne ne serait en mesure de faire changer le rouquin là dessus. Le dealer se contenait d’une part pour ne pas crier et renvoyer plus de négativité, il se battait d’autre part pour ne pas avoir de réaction face au regard aux bords des flots du coach. Peut-être aura-t-il dû se rapprocher, établir un contact physique mais Milton savait qu’il ne pouvait pas se le permettre. Alors, il se contenta d’attendre là, encaissant des coups de poings bien mérités de la part d’un être humain qui avait mal.

Ellis était dans tous ses états, et Milton savait précisément quoi répondre à son vieil ami. Il se rapprocha un peu, son pouce jouant nerveusement avec une chevalière à son voisin et la bouche légèrement entrouverte et la langue presque sifflante.
Parce que même dotés des meilleures intentions, Milton avait du mal à apparaître sous un nouveau jour “Samuel t’a sûrement observé, c’est certain. Mais il t’as épargné pour la simple et bonne raison que je n’étais pas autour de toi.” pour une fois, aucun rire étouffé à l’accent dédaigneux ne s’extirpa de la gorge du dealer “Je me fous des journées que t’a passé à me chercher dans les marais si cela a résulté par toi. En Vie.” c’était peut-être dur à entendre, mais Milton comme trop peu de personnes avait cette manie de laisser le passé loin derrière lui pour ne pas freiner, ou se prendre un arbre “En ce qui concerne ta culpabilité d’avoir abandonné…” il marqua une pause en soupirant “Peut-être que cette révélation d’aujourd’hui te permettra de remplacer cette culpabilité par autre chose.” en d’autres termes, il était grand temps que Ellis arrête de culpabiliser. S’il devait détester Milton, soit. Le rouquin n’était pas un expert mais il s’imaginait que c’était peut-être préférable d’être détesté plutôt que source d’une tristesse si affligeante “Je n’ai pas la moindre idée de où Samuel se trouve. Tous les jours, et chaque nuits, je me demande si ce n’est pas une heure de trop de passée à Springwood qui me rapprochera de lui.” mais la mort n’était pas ce que Samuel Chambeau prévoyait pour ses enfants, son plan était plus sinistre encore “En général je fais en sorte de ne pas rester trop longtemps dans une même ville.” et il s’avança vers la porte de sortie, préférant cacher ses remords et sa fragilité émotionnelle par un certain sarcasme et un humour déplacé “Mais maintenant que j’ai ton adresse, je t’enverrai des cartes postales.” son sourire était plus triste que ce que son ton le voulait, il espérait s’être fait comprendre auprès d’Ellis. Si les choses pouvaient s’arranger entre eux deux, ça ne se passerai pas en une seule nuit et tant qu’il était en ville, le dealer continuerai de hanter Ellis jusqu’à se faire accepter ou exorciser.

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MessageSujet: Re: éclipse solaire (ellis)   éclipse solaire (ellis) EmptyMar 5 Mai - 19:36



éclipse solaire

@Ellis Montgomery

◊ ◊ ◊

J’ai tout le mal du monde à trouver quoi faire de mes mains, de mon corps, de mes yeux qui ne veulent surtout pas entrer en contact avec les siens. Je ne suis pas certain d’être prêt à une telle chose. À vrai dire j’ai peur, peur que les souvenirs se mettent à m’accabler, à affluer pour me rappeler ô combien nous étions proches tous les deux. Tu n’as pas besoin de cela pour en être conscience. Vous vous êtes lié d’amitié très tôt dans votre vie, il a toujours été plus ou moins présent dans ton paysage. Il a été ton seul soutien à une période critique, plus d’une fois il a accepté de te venir en aide pour ne pas avoir à aller aux urgences. Il a soigné les petites blessures, les mauvais coups et les brûlures d’un père qui, à titre de comparaison, ne doit pas être loin derrière son monstre de paternel. Tu te souviens d’une nuit en particulier, durant laquelle tu l’as interrompu en passant par la fenêtre. Il a été tellement doux, rassurant. Il est devenu expert en traitement de brûlures avec toi. Aucun doute sur le fait qu’il aurait pu devenir infirmier s’il l’avait désiré… S’il en avait eu l’occasion et la motivation. Une partie de moi a toujours aimé se rappeler qu’il était [u]mon[/i] infirmier. Il ne t’appartenait pourtant pas… Voilà exactement le genre de souvenirs que je ne veux surtout pas me remémorer. Je ne suis pas rancunier, je ne l’ai jamais été, mais je m’accroche à cette colère comme à un bouclier de protection sans lequel je serais trop facilement amené à tout oublier pour le prendre dans mes bras et me mettre à pleurer en remerciant le ciel de ne pas l’avoir emporté quelques années en arrière. J’opte pour une approche agressive, passive-agressive au mieux, et plus aucune frontière ne semble subsister entre ce que je pense et ce que je dis. Pourtant mon cœur se serre à chaque fois que je lui balance une saloperie. Tu n’es pas comme ça, tu penses toujours aux bons côtés, à la leçon qu’il est possible de tirer de chaque moment sombre et tu balaies tout par fierté, par douleur. Qu’en est-il de ton éternel crédo : « embrace the pain » ? Tu l’as vite zappé, lorsqu’il est réapparu ! Il encaisse les coups, il est anormalement silencieux. Il n’a jamais été aussi bavard que moi mais il trouvait toujours quelque chose à dire, pour la beauté de surenchérir avec une vanne plus ou moins amusante ou exaspérante suivant le contexte.

Toi, en vie, qu’il dit. Est-il conscient que ma vie sans lui s’est résumée en une toile de peinture dépourvue de la moindre couleur ? Il m’a fallu tellement d’années pour parvenir à laisser tout ceci derrière moi. Je ne suis jamais totalement parvenu à le faire. « C’est déjà fait… La culpabilité s’est envolée à la seconde où je t’ai vu là-bas ! » Je ne mens pas, j’ignore juste ce qui a remplacé cette culpabilité. Ma seule certitude, c’est qu’il n’hantera plus jamais mes cauchemars, plus de cette manière. Il se confie sur son père, sur sa présence ici, à Springwood, et chaque mot prononcé contribue à abreuver le vivier d’émotions qui s’amplifie en moi. « Tu vas prendre la fuite, encore ? Tu ne peux pas passer ta vie à faire cela. Tôt ou tard, tu seras trop fatigué pour le faire et crois-moi… Tu ne veux pas te retrouver face à lui à ce moment-là ! » Je ne sais pas ce qu’il a prévu de faire, j’imagine qu’il n’a rien prévu de faire à ce sujet. La fuite parait être la meilleure solution, la preuve, il s’est entêté à le faire toutes ces années mais… Mais cette petite voix dans mon esprit ne cesse de me faire remarquer qu’il ne parviendra pas à continuer comme ça indéfiniment. « Le jour où il te retrouvera… Parce que ce jour arrivera forcément, tôt ou tard. J’espère que tu seras à l’origine de cette rencontre et que tu auras tout prévu pour en ressortir… » Indemne ? C’est le mot que je m’apprêtais à prononcer mais il ne parait soudainement plus adapté. « En vie. Libéré définitivement. » Il quittera Springwood très bientôt. Tu as bien compris ce qu’il voulait dire. Ton cœur se serre, tu as mal à nouveau. Tu le hais peut-être profondément ce soir, mais tu ne veux pas qu’il s’en aille à nouveau… « Je vois… » Que dire de plus ? Je n’arrive plus à réfléchir correctement. Il avance et j’ose finalement affronter son regard. Une mauvaise idée, tu as à nouveau très envie de te mettre à pleurer. Il m’a tellement manqué. Je me déteste pour ressentir cela, pour anticiper sur le manque que son absence s’apprête à recréer. Je le laisse pourtant sortir par la porte, cette fois. Quelques secondes s’écoulent et je reste là, comme paralysé, en plein milieu de ce salon.Était-ce réel ? Ce devait l'être, n'est-ce pas ?

THE END

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