dream a little, dream of me ▪ ft. milton patterson

dream a little dream of me

FT FREDDY KRUEGER

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Il était tard, et c'était la dernière séance. Le cinéma de Springwood allait fermer dès que les derniers cinéphiles aurai quitté leurs sièges et jeté leurs gobelets aux poubelles. Après avoir passé un coup de balais dans le hall d'entrée et réapprovisionner les stock de confiseries, le rouquin était condamné à rester, contraint à se charger de faire la fermeture de l'établissement ce soir-là. C'est avec un grand gobelet de thé glacé, rien avoir avec celui du sud, qu'il pénétra dans la salle obscure. Au lieu de passer une heure sur son téléphone, il décida d'aller voir. revoir. pour la quatrième fois, The Craft par Andrew Fleming de 1996.
Sans grand succès; il connaissait ce film par cœur. capable de réciter chaque citations les unes après les autres, cette dernière heure s'avéra plus soporifique que ce qu'il avait imaginé. sans parler du fait que rien ne pouvait surprendre le rouquin dans les scènes qui défilaient à l'écran. Sa tête bascula en arrière une première fois, puis deux. Il se redressa, bailla même à répétition et étirant ses bras, puis ses jambes.
Avant qu'il ne cherche plus à demeurer éveillé.
Il se laissa aller aux petits soins de Morphée, sentant sa conscience s'obstruer de pensées parasites. Il pensa à tout, et à rien, avant de se retrouver dans les contrées oniriques. C'est à peine s'il se senti partir, tant il avait oublié le chemin aux pays des rêves à cause de sa consommation excessive de cannabis.
Son gobelet s'écroula alors au sol, le thé glacé imbibant la moquette et les glaçons commençant déjà à fondre sous les rires hystériques de Nancy Downs.

(c) oxymort

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FT FREDDY KRUEGER

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Comme chaque descente dans le pays des rêves, on distingue à peine le trajet qui nous sépare des deux mondes. Il ne ressenti ni le gobelet glisser de ses doigts et n’avait pas conscience que les règles du jeu avaient changé. Pire: que le jeu était truqué. Ici, les lois de la physique n’étaient plus et tout était sous le contrôle du croque-mitaine. Pas le sien, mais un autre tout aussi sombre et pernicieux. Le marchand de sable n’avait rien avoir avec les légendes, et il allait le découvrir ce soir.
Il crut se réveiller en sursaut, en entendant cette voix digne d’une divinité chtonienne s’élever autour de lui, hérissant les poils sur sa nuque. Il tourna la tête, se persuadant que ce qu’il voyait était une mauvaise blague. Mais il était bel et bien là, cet homme dont il avait entendu l’histoire tragique. Il se rappelle s’être moqué des habitants qui taisaient Son nom. Tout ce qu’il trouva à faire, fut de hocher la tête nerveusement, les yeux écarquillés “Ouais ! Carrément. Mortel. Un classique.” il ne voulait pas contre-dire le diable qui partageait à priori les mêmes goûts en matière de films que le junkie. Mais il avait tout pour être la proie de ce prédateur: du genre à s’envoyer en l’air dès les premières minutes du film, le nez poudré ou les yeux rougeoyants. Il continua de hocher très lentement sa tête en entendant le récit de l’Homme Au Chapeau, s’efforçant de ne pas s’attarder sur les griffes qui torturaient le rembourrage des fauteuils. Il remarqua bien entendu cette silhouette rejoindre les côtés de l’Homme En Rayures, mais il était incapable de voir son visage. La moindre reconnaissance était comme censurée par une volonté qui échappait à celle du vagabond. Tout ce qu’il voyait pour le moment, c’était un nuage de fumée noire dissimulant un visage. Il avait beau plisser les yeux, impossible pour lui d’en voir d’avantage. Il se sentait paniquer, conscient que quelque chose de grave et de terrible allait se produire “Personne ne regrettera Nancy Downs !” affirma-t-il avec conviction, à vive allure. Conscient que quelque chose ne tournait pas rond, il était prêt à bondir hors de son siège, pour enjamber les sièges de devant jusqu’à atteindre la sortie de secours “Excusez-moi !” il s’adressait bel et bien à l’inconnu, enveloppé de ténèbres et exclut le Cauchemar de toutes obligations “Vous pouvez pas rester là. On doit fermer.” il doit fermer, lui seul. Il devait aussi la fermer, ça valait peut-être mieux.
Aucune réponse en provenance de l’individu.
Il était sur le point de réaliser qu’il était facile de critiquer, et qu’il était facile de commettre une erreur “Qu’est-ce que vous m'voulez ?” finit-il par céder à Freddy Krueger.

(c) oxymort

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FT FREDDY KRUEGER

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Tendu était un euphémisme. Il en avait connu des monstres sans jamais se retrouver en présence d'un véritable démon. La chair brûlée et un regard vicieux dans un comportement jouissif, l'individu donnait la chair de poule au faux rouquin "J'en sais rien bordel !" comment pouvait-il comprendre ce qui était en train de lui arriver. La solution la plus envisageable était qu'on l'avait drogué, et qu'il était en train de se prendre une sacré perche. L'autre étranger installé silencieusement ne prenait même pas la peine de répondre au jeune homme; si en général il ne lâchait pas l'affaire, il se sentait ridiculement petit à côté de l'Homme en Rayures qui se mit à détailler les lames lui faisant office d'extension. Il essaya tant bien que mal de rester de marbre, sans le moindre succès, lorsque le visage de l'Horreur s'approcha du sien pour répondre à sa question. Il ne voulait pas en entendre d'avantage et sans rien ajouter il fit un bond de fauve de sorte à s'élancer jusqu'à la sortie comme si puisque sa vie en dépendait. Il arriva à l'issue de secours qui était supposé le guider jusqu'à dehors, mais à la place il se retrouva dans un long couloir qui empestait le renfermé et la peinture. Sans prendre la peine de réfléchir et ainsi perdre du temps dans sa course, il continua de courir sans savoir où il pouvait bien aller. Il jetait par moment des regards au dessus de son épaule, enjambant certains obstacles et obstruant son trajet pour essayer de limiter le Croque-Mitaine à ses trousses. Il n'allait certainement pas se réfugier dans cet endroit qu'il ne connaissait pas et se demandait jusqu'où ce couloir, aux allures de bureau du concierge version infini, allait bien pouvoir l'amener. Il ne pensait à rien et ne ressentait rien, pantin animé par les doigts d'un instinct de survie qui était en lui depuis plusieurs années maintenant.

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FT FREDDY KRUEGER

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TIl continuait de courir à une vitesse qu’il ne pensait pas être possible, mais son instinct de survie avait fini par se réveiller pour lui intimer de prendre ses jambes à son cou. Comme si sa vie en dépendait, puisque sa vie en dépendait. Le couloir semblait interminable, il s’agissait peut-être d’une usine abandonnée ou des sous-sols d’une école. Il n’en savait trop rien, et s’en foutait en fait. Tout ce qu’il voulait, c’était fuir. Il aurait dû atterrir dehors, mais le mondes des songes avait sa propre logique et ceux qui y voyageaient ne pouvaient la contrecarrer. Il continuait de jeter des regards par dessus son épaule, s’assurant que l’Homme Brûlé ne soit pas à ses trousses et c’est durant un instant de précaution que le jeune homme se heurta à une force invisible qui le fit tomber au sol.

Le dealer se mit alors à ramper en arrière, usant de ses mains et de ses jambes comme pour s’éloigner de l’ombre, celle qui avait siégé plus tôt dans la salle de projection. Mais cette fois-ci les ténèbres étaient douées de paroles. Des paroles profondes et menaçantes. Il fallut quelque seconde à peine pour que Milton réalise qui il avait en face de lui “Non…” il savait qu’il allait finir par le rattraper, tôt ou tard et c’était ce soir-là une bien triste nuit “Non.” affirma-t-il avec un brin plus de conviction en se redressant vivement. C'était plus pour se rassurer lui-même, lui donner la force de résister que pour répondre à son cerbère. Que pouvait-il faire ? Ce qu’il avait fait pendant quatre ans: courir. Il emprunta alors un couloir, ignorant où ce dernier menait mais c’était le seul choix qui lui semblait le plus judicieux. Il trébucha une fois, puis une seconde en entendant son père se rapprocher. Il avait alors les mains et les genoux en sang, réalisant au même moment que le bâtiment semblait rejeter quantité d’hémoglobine de ses fissures et des ses recoins.
Ses longs cheveux noirs, sa moustache et cette ossature du visage. Il s’en souvenait bien, c’était le monstre sous son lit et la présence dans son armoire de jeune homme. Il avait le diable après lui et ignorait comment lui échapper. était-il le premier de sa portée que Samuel venait voir ? C’est ce que Milton espérait en tout cas. Pour la toute première fois en quatre ans, il espéra que ses demi-frères et sa demi-soeur aillent bien. Mieux que lui. Il aurait aimé trouver quelque chose, n’importe quoi pour faire mal. Une hache, ou même un extincteur ! N’importe quoi pour se défendre ! Mais tout ce qu’il pouvait faire c’était fuir, continuer de courir en ayant l’horrible impression que ses enjambées athlétiques n’étaient plus en mesure de couvrir la distance avec le gourou psychopathe.

(c) oxymort

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FT FREDDY KRUEGER

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Il entendait la voix de son père, sans se rendre compte qu’il s’agissait d’un être plus diabolique encore ! Cette voix chantante, séductrice et emplie de cet intérêt pour vous qui fait vibrer des choses oubliées au plus profond de soi. Impossible pour lui de réaliser l’état de rêve dans lequel il se trouvait: tout ça était bien réel pour lui, même lorsque la voix puissante de Samuel joua des notes similaires à celles que les habitants infernaux peuvent jouer au sein des neuf cercles. Il était désespérément à la recherche d’une issue de secours, ignorant que la seule sortie envisageable ne pouvait être qu’un piège des plus malicieux tendu par l’Homme En Rayures. Ce labyrinthe de folie éternel était loin d’avoir épuisé Milton, mais le sportif finirai tôt ou tard par lâcher prise… Ou pas. Fuir était ce qu’il avait fait ces quatre dernières années, et aujourd’hui il le faisait très bien. Dans le monde réel, mais ici les règles du jeu étaient dupées. Les dés jouaient en la faveur de l’Homme Brûlé puisque c’est lui qui les jetait et leur intimait le résultat désiré. Les règles de cet endroit dépassait les connaissances du rouquin, qui avait pourtant vu des choses bien étranges à la Nouvelle-Orléans. Il était incapable de répondre à cette voix qui le poursuivait, planait au dessus de lui comme un oiseau de mauvaise augure. Le souffle court et le coeur battant à cent à l’heure, il n’allait certainement pas crier et encore moins pleurer: il ne voulait pas donner la moindre once de satisfaction au monstre à ses trousses, même s’il devait mourir dans un silence relevant du solennel.
Quand il tourna une énième fois, ses baskets martelant le sol, il vit au loin une porte. C’est sans réfléchir qu’il pressa le pas plus vite encore, si rapidement qu’il manqua de se prendre la porte en pleine gueule. Il attrapa ensuite la poignée, jeta un regard par-dessus son épaule en tirant. Il n’avait pas encore remarqué ce qui se trouvait de l’autre côté, pourtant il levait déjà un pied et venait de franchir le seuil en s’assurant que son père demeure rien derrière lui. Il ne savait pas à quoi s‘attendre et dans un premier temps c’est dans un océan de ténèbres à peine perceptible que le dealer pénétra. Quand il referma la porte, il tourna la tête pour faire face au calvaire dans lequel il venait de se jeter. Sans qu’aucun autre choix ne ce soit présentés à lui.

(c) oxymort