boy, u sound like trouble (joshua)

\|	you sound like trouble joshua & aimee

— c'est la mode, ces jours-ci. ce nouveau petit bar qui a ouvert. il sert les cafés, et propose bouquins et jeux de sociétés. le genre d'endroits qui fait rêver les étudiants matures et rêveurs. et même si elle coche pas toutes les cases, aimee, elle a voulu essayer. en plus, depuis la fenêtre du premier étage, on a une vue sur toute la rue. on les voit tous; les sans abri qui mendient, les femmes et leurs poussettes trop lourdes, les magasins vides et au contraire ceux qui attisent les foules de collégiennes. depuis qu'elle l'a trouvé, elle ne quitte pas sa place si bien dirigée. elle est posée sur sa chaise en bois, tasse thé entre ses doigts graciles et les prunelles claires qui miroitent sur la vitre. le manuel de mathématiques prône sur la table et anxieuse, elle lit et relit l'exercice sans en comprendre davantage. pythagore et thalès ne méritent rien, ce sont des enfoirés à qui on doit des calculs mentaux qui matraquent la cervelle. même si l'effort était vain, elle se lasse de l’incompréhension. son regard balaie la pièce jusqu'à lui, ce petit siamois qui se dandine contre le pieds de la table. il s'y frotte, désireux, et elle ne résiste pas, s'abaisse et tend sa paume pour le caresser. tendre bête. en plus, le bar a des chats. si l'on ne pouvait pas repérer de meilleur lieu de révision ? elle les aime, les animaux, aimee. les humains, ils sont trop cons, cupides, superficiels, ignorants, ajouter ici le défaut qui vous parle le plus. et résonne une note. puis deux, puis pleins en fait. ça s'ensuit mélodieusement. ça vient du rez-de-chaussée, où se trouve la scène.

elle embarque le siamois dans ses bras et s'arpente à retourner en bas. curieuse, vilain défaut de pandore dont aimee a hérité. ici, ça lui vaut d'assister à un concert. guitariste et chanteur, il est posé sur son tabouret, le tout sort naturellement et c'est beau. énergétique, frénétique, rock'n'roll. pas comme la musique à la radio de papa et maman qui se confond entre chants religieux et beethoven. là, ça bouge. d'ailleurs les gens se mettent à rouler des épaules et des hanches. elle, elle garde spontanément l'être poilu dans ses bras, qu'elle berce au rythme de la musique. Le barista s'exclame à la fin de chanson: « On applaudit tous bien fort le très talentueux Joshua Mcmillan qui nous a fait l'honneur de venir pour l'ouverture de notre bar.» les étudiants délicats, et couples enlassés suivent la démarche et l'acclament fort. il le mérite, sûrement. aimee, elle n'y connait rien à tout ça. c'est vague, flou, absent de sa vie monotone. Et alors que le public est réjoui, le jeune barbu derrière le bar profite de leur inconscience pour s'approcher de l'oreille du musicien et lui chuchoter:
« Quand tu veux faire une pause, tu me dis, et je te prépare une pinte.». Il lui offre un sourire et retourne derrière le comptoir où il est déjà demandé par d'autres clients. et l'autre, la rock star du bar, elle se fait scrutée des yeux par les demoiselles qui se pavanent. aimee, elle reste adossée au mur, son siamois dans les bras avant de se diriger au bar pour s'y commander une limonade. La bête semble s'endormir alors qu'elle se pose au comptoir pour y siroter son verre. Puis, il arrive. Le garçon ! Elle l'observe du coin de l'oeil, elle en rougit déjà. Elle leur parle jamais, d'habitude. Papa Rhodes serait furieux, il l'enfermerait dans sa chambre pour au moins quatorze jours. Regarder droit devant soi, et finir son verre au plus vite. Voilà ce qu'elle fera avant de s'attirer des ennuis. Elle manque de s'étouffer avec un glaçon, et triture sa tresse, gênée. Si elle le pouvait, elle aurait préféré se dissoudre sur place que rester là comme une idiote sans ne savoir quoi dire. Silence. Pitié. Qu'un mot sorte d'une bouche. « Alors, j'te sers quoi, Josh' ?»

(c) SIAL ; icon kawaiinekoj

Boy, you sound like troubleFeat. @Aimee Rhodes

Je... Si je m'attendais à avoir autant de succès en débarquant dans une petite ville comme Springwood, c'est juste surprenant ! Je ne sais plus où donner de la tête. Quand j'y réfléchis, je constate que chaque commande vient d'un lieu dédié aux adolescents ou bien là où ils ont le droit d'aller. Cela ne m'étonne pas, à vrai dire mon public est constitué quasiment que d'adolescents. Je sais pas vraiment pourquoi, je n'étudie pas les comportements sociaux, mais dans tout les cas, cela me fait du bien de voir que ma création plait à tant de gens.
Springwood est un vrai dépaysement comparé à Los Angeles. Je me demande encore pourquoi je suis resté aussi longtemps dans cette ville... Elle n'est pas humaine ! Les gens y sont d'un désagréable, en tout cas tout ceux qui sont pas à la plage.

Mais je m'égare. Ce soir, j'ai décidé de jouer gratuitement pour un petit bar étudiant du centre-ville, un endroit sympa, je pense peut-être le squatter si ils veulent bien d'un garçon comme moi... Peut-être dégoter un boulot là-bas ? Nan, je n'arrive pas à me faire aux métiers classiques, j'aime le frisson de l'art.
J'arrive un peu en retard après l'ouverture, je n'avais pas vu le temps passer, j'étais concentré sur une composition.

Le propriétaire me vit arriver et me dit de monter au plus vite sur la scène, avec un sourire qui, même avec aucune connaissance des expressions du visages et ce qu'elles veulent cacher, semble sincère.
J'avais ma guitare sur moi, je m'installe sur scène, et je déclenche des petits cris de gens qui doivent surement déjà me connaître.
Je m'approche du micro et me lance donc :
"Je vais jouer un morceau que j'aime beaucoup... 21 guns !"
Je me lance alors...
"Do you know what's worth fighting for
When it's not worth dying for?
Does it take your breath away
And you feel yourself suffocating?
Does the pain weigh out the pride?
And you look for a place to hide?
Did someone break your heart inside?
You're in ruins

...

One, twenty one guns
Lay down your arms
Give up the fight
One, twenty one guns
Throw up your arms into the sky,
You and I.."
Dès les premières notes, je sentais les étudiants vibrer sur la musique.
Moi qui pensait le Rock mort... Je suis heureux de me tromper !
J'avais réussi à endiabler le bar dès ma première chanson, j'étais fier de moi !

Le barista vint vers moi pour me dire que je pouvais faire une pause.
Le temps de m'extirper d'un groupe de jeunes étudiantes voulant des autographes, je leur ait donné, je trouve un chemin libre pour le bar.
Je m'assieds alors au comptoir et à peine le postérieur posé, le barman me dit :
" Alors, j'te sers quoi, Josh' ?"
Mon attention est légèrement attirée par cette jeune fille qui manque de s'étouffer en buvant sa limonade.
Je suis assez surpris, mais je dis brièvement au barman :
"Euh, un coca s'il te plait."
Je pose doucement ma main vers la jeune fille, sans réellement m'approcher, je reste à une distance d'au moins un tabouret.
"Est-ce que tu vas bien ?"
Je remarque qu'elle est rouge comme une pivoine, surement à cause du fait qu'elle a failli s'étouffer.
"Tu es rouge, tu es sûre que tu n'as rien ?"
Je ne peux m'empêcher de penser qu'elle pourrait mal aller, et je voudrais éviter ça. J'aime pas quand les gens sont en mauvaise posture alors que je suis là, et que je pourrai peut-être faire quelque chose...

:copyright:️ DABEILLE

\|	you sound like trouble joshua & aimee

— Manquant de s'étouffer, elle dépose naturellement la pauvre bête endormie qui ouvre un oeil. Le siamois se rendort sur le tabouret qui la distance du musicien. Elle reprend doucement son calme, se concentre sur cet apaisement qu'elle doit ressentir. Ses yeux vadrouillent de gauche à droite nerveusement, à la recherche de quelque chose à quoi se raccrocher. Un tableau à admirer ? Un menu à découvrir ? Et surtout des regards à fuir. Finalement, elle rive son visage renfrogné vers sa limonade. Là, paf, intrus dans le champ vision la main qui doucement s'appose vers elle. C'est délicat, presque invisible, mais elle le voit ce léger rapprochement. Belles mains aux doigts fins et étirés, doigts de musicien. Mais il n'a pas l'air transi de son succès, avide d'une célébrité superficielle. Non, totalement détendu à prendre quelques gorgées d'un simple Coca. Certes, ce n'est pas encore Lady Gaga, mais il a sa côte par ici. A Springwood, les jeunes en parlent. Ils parlent de ça. Et même si Aimee est rarement la personne à laquelle on confie ses dernières sorties. A laquelle on confie quoique ce soit, de toute façon. Au lycée, ça jase, entre deux casiers, des noms ressortent, et dans les vestiaires, ça s'interpelle en riant. Elle est pas sourde, Aimee. Progressivement, ça prend sens. Le Josh dont on parle, il est là, posé sur son tabouret, l'air de rien. Et ça y est, la question s'échappe. Point d'interrogation qui la condamne à répondre. Punition si terrible ? Après tout, personne ne regarde. Famille Rhodes loin du café, et Milton dans sa vie pour la motiver, elle peut s'y croire à ce jeu d'une vie banale. Normalité qu'elle fuyait et qui, aujourd'hui, lui manque horriblement. Comment répondre à un garçon quand on ne sait pas leur parler ? Espèce défendue par papa, il n'y a que le père pour la figure virile vers laquelle se tourner. Comment se construire alors que tout le reste est en ruine.

Elle rit, un peu et avoue en toute confidence: « Oui, pardon ! Je-j'ai juste avalé de travers. Ca va aller...». Evidemment, ça ira, elle a vécu pire. Mais cette honte qu'on lui a toujours inscrit sur le front c'est maintenant que ça la dérange. Elle voudrait être autre chose que l'autre bizarre du coin, la fille du voisin aux prières trop passionnées. Détend-toi pour l'amour de dieu. Elle expire une dernière fois et sourit au jeune chanteur qui ne fait preuve que de sincères attentions. « 21 guns, alors..? C'est beau. Puis visiblement, ça marche encore. » affirme-t-elle en désignant du bout des mentons le public toujours enthousiaste. Certaines plus par le musicien que par la musique, ça arrive. D'autres par sa voix, qui sonne si juste. Tous, en tout cas, s'accordent à dire qu'ils ont apprécié. Harmonie étrange dans ce lieu hétéroclite. « J'ai entendu dire que vous veniez de Los Angeles. Des amis. Enfin des connaissances, bref. Alors, c'est comment là bas ? » La paume de main placée sous son menton qu'elle soutient, elle l'observe les yeux ronds. Los Angeles. Le rêve, non ? Qu'est-ce qu'il fout dans ce trou minable ? Les types comme lui, c'est fait pour faire fantasmer les gens d'ici. Pas pour vivre avec eux entre les rats et les problèmes.

(c) SIAL ; icon kawaiinekoj

» game of survival ▪ ft. joshua
» Joshua ¤ I don't want to perish in His darkness
» Joshua ¤ Cut my life into pieces, this is my last resort