évent #3 ▪ necronomicon ex-mortis.

necronomicon ex-mortis

évent #3

khandar Estrada khandos thrus indactu nosfrandus khandar dematos khandar.

quelques mots prononcés, glissés sur une langue qui trahi les siens. un coup dans le nez, celui de trop, des éclats de rire et une énorme maladresse, qui pourrait même causer la fin du monde. irresponsabilité très peu assumée, faute grave à moitié avouée. le ciel tremble, s'assombrit d'avantage. si le démon des rêves rôde la nuit, de nouveaux monstres pointent le bout de leur nez. eux, cachés dans les ténèbres ; celles qui viennent d'être relâchées ce soir. démunis, c'est ce qu'ils sont. non préparés à affronter l'inévitable. le mal est partout, et le mal épie. lui, il est prêt. il est prêt à attaquer. il est prêt à s'en prendre aux plus faibles.

« vous allez bien, monsieur ? » interloqué par son physique débraillé et l'expression bien palote de son visage, le caissier s'inquiète. ses yeux se baissent, examinent les articles un à un. ou du moins, examinent l'unique article que son client a déposé sur le tapis roulant. ses sourcils se froncent d'étonnement, alors qu'il attrape l'objet : un joli couteau de cuisine qui ne demandait qu'à être utilisé. l'homme, lui, ne répond pas à son interrogation. le regard noir du type font parcourir les frissons le long de sa colonne vertébrale, regard qu'il croisa une fraction de seconde.

il déglutit difficilement ; cœur emballé et les mains moites. l'une d'entre elles vint, d'ailleurs, attraper l'objet scintillant et neuf, pour le passer sur sa machine, affichant le montant dû. « ça ferait 25.80 dollars, s'il-vous-plaît. » il essaye d'éviter malgré lui son regard, il semble le craindre. ses yeux restent baissés, au maximum, mais demeurent fuyants. il n'ose pas. « vous payez par carte, ou en espèces ? » il demandait timidement. de nouveau, il ne reçut aucune réponse. « mais qu'est-ce que vous faites ? » la voix d'une femme, qui semblait paniquée, s'était élevée. une femme qui se trouvait dans la file d'attente de clients qu'il fallait encore encaisser. ses yeux, cette fois-ci, n'hésitèrent pas à venir croiser ceux de cette dame ; mais elle regardait ailleurs. il cherchait au moins une figure rassurante, mais l'angoisse qui se dessinait sur les traits du visage de l'inconnue l'alarma.

et, avant qu'il n'ait pu faire quoique ce soit, une vive douleur à la poitrine le prit. une douleur à laquelle il y apporta l'une de ses mains, réalisant alors qu'un liquide chaud et visqueux s'échappait de la plaie qu'on venait de lui faire. plaie fatale, alors qu'il se sentait littéralement se vider sur place, sur sa jolie chaise de travail. l'étonnement se lisait encore dans son regard, et il ne parvint même plus à prononcer le moindre mot, probablement beaucoup trop choqué. ses yeux, eux, revinrent rencontrer ceux de l'inconnu. ses yeux, qui le glacèrent. ou peut-être était-ce la mort qui venait le rencontrer qui lui procurait cette sensation de froideur. quelques secondes ensuite, il s'écroula. et l'homme, encore armé de son couteau, se tourna vers les autres clients.

les participants
- adonis caledonia
- lilie spellman
- jonathan melmoth

cause i was filled with poison

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Ô combien il aurait donné cher pour ne pas avoir à se déplacer ce jour-ci. La douleur et le sang sont partout, il a giclé autour de l’une des caisses enregistreuses de ce supermarché. Rapidement, des hurlements de terreur engrangent une panique sans nom et le regard du meurtrier s’abat sur les autres clients qui commencent à s’affoler.

⋆ ⋆ ⋆

Alors qu’il commençait à remplir le chariot des victuailles dont il a besoin pour remplir ses gardes manger. Il avait besoin de fruits et légumes, de quelques denrées non périssables comme des féculents et de viande congelée. Adonis n’avait plus rien à manger, et faire ses courses devenait primordial.

Le psychiatre se dirige alors vers les caisses afin de pouvoir payer ses achats et rentrer enfin chez lui. Il a encore tant à faire, notamment du ménage et remplir quelques dossiers de patients qu’il a laissé tels quels quand il est rentré du travail.

– Ça ferait 25.80 dollars, s'il-vous-plaît.

Il tourne alors son regard vers l’homme à qui le caissier s’adresse avant de perdre le sens de la réalité, et rapidement, c’est un geyser de sang qui éclabousse tout. Le replongeant plusieurs mois en arrière, et il ne sourcille guère, comme si cela ne l’inquiétait outre mesure.

Pourtant, c’est la cohue, et lui, reste figé comme une statue, ne sachant quoi faire. Adonis est hypnotisé par tout le carmin qui envahit l’espace de ses yeux. Ce n’est que lorsque quelqu’un le bouscule et qu’il tombe à terre qu’il commence à reprendre conscience de tout ce qui l’entoure. Il se relève, un peu hagard avant de constater que ce sont des gouttes de sang qu’il sent sur son visage. Il passe ses doigts dessus avant de les regarder, incapable de comprendre l’enfer dans lequel il vient de s’engager, dans lequel le mal est entrain de se répandre.

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@évent 3

a terrible mistake was made

Des cauchemars, l’angelot Spellman en faisait à foison. Toutefois, à la différence de ce jour-ci, ces derniers appartenaient à un monde chimérique dont elle pouvait s’échapper. Prisonnière d’une nouvelle abîme dont elle ne souhaitait réellement connaître l’issue, aujourd’hui — Lilie ne pouvait fuir.

Nulle percée solaire ne viendrait épargner son épiderme.
Elle était condamnée.

À subir. À trembler.

Son cœur martelait contre sa cage thoracique tandis que ses prunelles observèrent ce spectacle Ô combien macabre. Elle était venue faire une brève course, à présent, elle se trouvait à la merci d’une âme égarée. Jamais l’infante n’aurait osé imaginer appartenir à l’un de ces tableaux ensanglantés qui faisaient la une des faits divers. Et pourtant, Lilie était bien là — paralysée. Ses tiges osseuses se refermèrent sur le misérable paquet de feuilles qu’elle était venue acheter, recherchant avec ferveur une accroche quelconque.

« Dites-moi que je rêve .. »

Les corps se bousculèrent, elle chavira un instant avant de retrouver son équilibre. Tout ceci était bien trop réel — et elle, elle était trop jeune pour mourir.

« Ne restez pas planté là ! » s’écria Lilie alors qu’elle se ressaisissait.

Son regard s’était planté sur l’homme qui venait de se faire bousculer. Comment pouvait-il ne pas fuir ? L’entièreté du magasin était partie se réfugier dans les rayons, certains devaient même déjà composer le numéro du commissariat le plus proche, d’autres devaient sans doute prier.

« Je dois rêver putain .. Ce n’est pas possible .. »

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EVENT #3 Necronomicon ex-mortis

@Lilie Spellman & @Adonis Caledonia

◊ ◊ ◊

Tu venais juste pour acheter des briques de sauce tomate pour le repas à la caserne. Tu n’étais même pas censé venir, toi. Ce devait être Baker mais tu as été trop gentil, tu l’es toujours et maintenant… J’ai du mal à réaliser, à prendre conscience qu’un inconnu vient de poignarder le caissier près duquel je poireaute depuis quelques minutes. Quatre personnes me devancent, un couple d’adolescents qui, quelques secondes plus tôt, manquait cruellement de bon sens en flirtant avec les limites de l’atteinte à la pudeur. Eux, à la langue occupée à valdinguer de manière vraiment désagréable. Tu n’as pas demandé à être témoin de cela, pire que dans une mauvaise scène de pornographie, le fantasme d’un couple de lesbiennes qui se lèche le visage filmé par un mec hétéro au possible qui ignore ce qu’est vraiment le sexe entre deux femmes. Frisson désagréable qui me traverse l’échine, froncement de sourcils et grimace qui va avec. Jamais je ne ferais une telle chose… Ce n’est pas… Moi, tout simplement. Derrière eux, une jeune fille, guère plus âgée que ces jeunes-là, le nez rivé sur son smartphone. Puis un homme, dans mes âges, peut-être un peu plus âgé. J’aurais aimé pouvoir l’analyser davantage plutôt que de me concentrer sur ce couple, mais je n’ai rien vu, pas même ce monstre s’emparer de ce couteau de cuisine pour empaler le pauvre employé avec. Le choc laisse bientôt place à la panique autour de moi, comment pourrait-on imaginer un autre scénario ? La jeune femme hurle, son petit-ami recule, bouscule l’homme en question. Les deux optent pour une fuite tout à fait compréhensible. Auront-ils l’intelligence d’appeler les secours, de prévenir le 9-1-1 ? Le pire dans tout cela, c’est que tu es loin de parier sur eux. Ils vont simplement courir, encore et encore, jusqu’à ce que la distance soit suffisante d’après eux pour ne plus être en danger. Mes deux autres camarades sont bousculés par la foule de gens qui se met à courir. Le magasin n’était pas spécialement bondé, il l’est encore moins. Et toi… Toi, t’es là, tes cinq briques de sauce tomate entre les mains et tu établis un contact visuel avec lui. Son regard est vide, il te glace le sang et pourtant… Pourtant la seule chose à laquelle tu penses, c’est cet homme, qui se vide du sien et imprègne sa caisse de ce liquide chaud.

L’adolescente hurle, elle nous presse de faire quelque chose. [i]Et toi, tu ne te dis même pas qu’il serait peut-être plus prudent d’immobiliser cet homme… Non, tu cogites en pompier et tu avances d’un pas assuré après avoir abandonné tes briques au sol. Tu dépasses les autres individus pour bondir sur le tapis afin de le contourner pour rejoindre le pauvre caissier. « QUE QUELQU’UN PRÉVIENNE LES SECOURS ! » La caserne n’est pas très loin, mes collègues ne sont qu’à quelques mètres d’ici et pourtant… Pourtant je ne veux pas les impliquer. J’ai trop peur qu’ils soient attaqués, eux-aussi. « Des serviettes, j’ai besoin de serviettes ! » Surdose d’adrénaline, mes mains tremblent, plaquées contre la poitrine de ce jeune caissier, probablement un étudiant qui tente de ne pas s’endetter en travaillant ici. « Restez éveillé, ça va aller, vous m’entendez, je ne vous lâche pas ! Je suis pompier, je sais ce que je fais, ça va aller, d’accord ? » Je bouscule sa chaise, l’aide à s’allonger dans ce petit espace confiné, là où j’espère être suffisamment hors d’atteinte pour voir venir le sadique qui se trouve de l’autre côté de la caisse. « Comment tu t’appelles ? Hein, comment tu t’appelles ? » J’ai repéré son badge, je connais déjà son prénom et pourtant… Tu sais que s’il n’est pas maintenu en alerte… Tu sais déjà qu’il ne s’en sortira pas, mais tu ne veux pas abandonner. Tu ne l’abandonneras pas sans avoir tout essayé ! Mes mains se gorgent de sang, de ce putain de cauchemar qui se déverse à une allure hallucinante. « Il me faut ces serviettes MAINTENANT ! » Je n’ose pas relever la tête, je n’ose pas affronter un destin qui pourrait être mortifère. Quel inconscient tu fais, tu n’as pas considéré le danger… Tu as foncé tête baissée et maintenant… Maintenant tu comprends… Tu es en train de réaliser la galère dans laquelle tu viens de te mettre.

(c) oxymort

Necronomicon ex-mortis
Event #3

La journée a été longue. Il y a eu peu de monde à la bibliothèque. Je me rends compte que je préfère lorsque c’est plus animé. Ça m’empêche de penser. Je me force à sourire, à être abordable et bienveillant. Quand je suis livré à moi-même, les pensées m’assaillent. J’ai tenté de les faire taire en établissant une liste de course. J’ai perdu quelques plants, une négligence de ma part, et je me retrouve à court de verveine, de thym et de laurier.

Je sens la panique bien avant d’y être confronté.

Devant la superette, quelques personnes sortent en criant et en hurlant au moment où je passe la porte d’entrée. Je les regarde s’éloigner, interloqué, puis me tourne. Quelque chose ne tourne pas rond. Je n’achèterai pas mes plantes aujourd’hui. Une lourdeur incroyable pèse dans le magasin et s’empare de moi. Les clients paniquent, certains ont les yeux fixés sur un homme que je vois de dos. Mon regard tombe sur le couteau qu’il tient avec une détermination incroyable. Mais ce n’est pas ce qui me choque le plus. Ce qui me choque, c’est le sang qui recouvre la lame. Le sang qui goutte à ses pieds. Le sang sur la caisse enregistreuse, sur le visage des clients les plus proches, figés dans l’horreur. Des jeunes qui ne savent pas quoi faire.

Un cri retentit. Il faut appeler les secours. Il veut des serviettes. Un murmure que je n’entends pas, je suis trop loin. De nouveau, des serviettes.

Pour les serviettes, je ne peux pas grand-chose.

Le tueur ne m’a pas encore vu. J’ai encore le temps d’agir. Je dégaine mon téléphone et compose le numéro de la police.

— Une attaque au centre commercial… Il a un couteau plein de sang… Je ne vois pas le blessé, mais je crois que c’est grave…

J’ai chuchoté, je n’ai pas envie de perdre ce maigre avantage. Ma voix s’est probablement perdue au milieu des cris d’affolement des clients face à l’agresseur. J’ai une boule au ventre. Elle enfle comme un ballon de baudruche, mais je garde mon sang-froid. J’ai participé à tellement d’exercices de ce genre quand je travaillais à New-York.

Derrière moi, contre le mur d’entrée, il y a une sonnette d’alarme. Je ne sais pas si je dois appuyer dessus. Si les portes du supermarché se ferment, je condamne les clients présents, non ? Si je laisse ouvert, je suis le seul rempart face à cmalade et son couteau. Je ne peux pas non plus le laisser s’échapper et risquer qu’il attaque du monde dans la rue.

J’avise un barbecue en vente près de la sortie, je m’empare du tisonnier. Juste au cas où.

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» évent #1 ▪ falling in dreams.