hello again world. (SHELDON SIBLINGS)

la famille avant tout ; une valeur sûre avec laquelle chris avait grandi. l'attachement qu'elle éprouvait pour ses frères était tel qu'elle les faisait passer au-dessus de tout, mais surtout de n'importe qui. c'est probablement pour cette même raison que le décès de trevor avait été aussi foudroyant, laissant un immense vide dans le cœur des sheldon, partis se reconstruire ailleurs. par malheur, leur douce mère n'a jamais pu retrouver ce sourire si familier d'antan, celui-ci parti en même temps que son fils. souvent, c'était plutôt les larmes qui gagnaient le coin de ses deux yeux, tandis qu'elle ressassait sans cesse des souvenirs lointains. papa, lui, n'était plus aussi bavard qu'autre fois. la blonde savait qu'il tentait de se montrer fort ; en parlant moins, en ressentant moins, en se dressant une coquille pour qu'on ne l'atteigne pas d'avantage. celui qui devait souffrir le plus, c'était probablement lui. chacun avait sa façon de deal avec la perte d'un proche.

pour chris, les choses ont été différentes quelques années après leur déménagement. lorsqu'elle s'est reconstruite. lorsqu'elle s'est fiancée. lorsqu'elle a quitté le domicile familial, et lorsqu'elle s'est lancé dans une toute nouvelle carrière. elle a avancé ; ce n'était pas pour autant qu'elle avait oublié trevor. néanmoins, sa vie ne tournait plus autour de ce drame, désormais, et elle était en mesure de poursuivre la vie qui lui a été donnée sans qu'un fantôme ne la rattrape constamment et ne l'entraîne dans de sombres tourments ; de quoi en devenir fou à lier. il y avait pourtant bien une personne, qui ne comprenait pas ses traumatismes. l'homme auquel elle dira oui, celui qui partageait sa vie. celui dont elle se couchait aux côtés ; jalousie maladive, peut-être. au début, c'était dur pour lui. soit-disant dur, de devoir supporter une femme aussi ravagée. plus facile à supporter, lorsqu'elle a su se sortir - sans son aide - des ténèbres qui l'entouraient. et maintenant ; ô maintenant ; son problème, c'était lion. on pourrait croire qu'il le voulait bien en dehors du tableau, lui aussi. leurs parents n'avaient jamais pu sentir cet homme. et chris, elle l'avait défendu. chaque fois qu'il lui faisait une crise concernant son propre frère. jalousie maladive ; sûrement. comment un homme pouvait-il être jaloux de la famille de sa future femme ? elle ne comprenait pas. c'était probablement pour cette même raison que leur couple battait de l'aide actuellement.

« vous pouvez entrer. » interpella l'infirmière. nouvelle crise, nouvelle frayeur. petit séjour dans la salle d'attente, puis on l'avait fait de nouveau patienter dans le couloir. un peu nerveuse, probablement. ses doigts ne pouvaient s'empêcher de jouer avec la lanière de son sac à main, au niveau de son épaule. un sourire poli à la jeune femme, et elle s'engouffra dans la chambre en sa compagnie. « chris, ça fait plaisir de te voir ! » l’infirmière reprend la parole, prête à s'éclipser. « je vous laisse tranquilles quelques minutes. » annonce-t-elle avant de tourner les talons. chris, elle, s'approche de son frère, posant une main bienveillante sur son bras ; comme si elle cherchait à apaiser une douleur qu'elle ne ressentait même pas. « comment tu te sens ? » elle ose demander. sûrement dans les vapes. « tu as eu de la chance de ne pas te faire d'avantage de mal. » elle laisse un petit sourire apparaître sur ses lèvres, et attrape la chaise collée au mur pour l'approcher du lit, s'asseyant dessus. « qu'est-ce qui s'est passé exactement ? tu as des souvenirs ? »