Galahad Bowen - Un père paumé...

depuis combien de temps vivez-vous à springwood ?
Spingwood c'est toute ma vie. Pour certain c'est un trou et ils ont peut être raison. Mais ce sont mes racines et malgré tout ce qu'on peut raconter sur le coin, je n'ai pas envie de m'en aller. Voyez ça comme une tendance masochiste si vous le voulez, cette ville c'est chez moi. Alors pourquoi est-ce que je voudrais en partir ? Cela fait 50 ans que j'y habite et ma fille est ici, partir ça serait m'éloigner et mettre un trait définitif sur elle, chose à laquelle je ne suis pas prêt.

avez-vous entendu parler des étranges histoires que l'on raconte en ville sur le tueur de crystal lake, du tueur en série d'haddonfield ou encore du tueur pédophile mort brûlé dans les années 80 ?
Quand on est né dans cette ville, difficile de ne pas en avoir entendu parler. Certes dans les années 80 j'étais un gamin, j'avais dix ans, l'âge parfait pour aimer ce genre d'histoire et tout gober ! C'était effrayant, le genre de chose qu'on raconte et qui vous empêche de dormir. Ma grand-mère me disait que ce n'était que des histoires inventés pour faire peur, mais je voyais bien les titres des journaux qu'elle lisait... Le croque mitaine, qu'importe sa forme, il est bel et bien réel !

de quoi avez-vous peur ? commencez-vous à faire d'horribles cauchemars ?
Je ne pense pas avoir de peur particulière hormis la peur de perdre les personnes qui me sont chers... Celle à qui je tiens le plus n'est autre que ma fille Nora. Si jamais il devait lui arriver du mal, je crois que ça me détruirais ou que je pourrais devenir totalement fou. Avec les histoires qu'on entend, il m'arrive de faire des cauchemars ou le cadavre que je dois autopsier est le corps mutilé de ma fille.

Si vous pensez que venir d'une famille riche c'est avoir de la chance, vous vous trompez. La famille Bowen est loin d'être parfaite et on ne peut pas dire que les parents de Galahad soit du genre attentionné. Est-ce que parce qu'ils ont de l'argent, ils ont toujours voulu en profiter et vivre leur vie à fond et par conséquent délaisser leur progéniture ? C'est une question que le jeune Gale c'est toujours posé. La personne qui l'a le plus vu grandir et qui l'a éduqué c'est sa grand-mère. Une femme formidable qui est figure d'une vraie mère pour lui. Ses parents étaient toujours en voyage ou trop occupé pour faire attention aux enfants. C'est à croire que ses frères et lui n'étaient que des accidents. Si vous lui en parlez, il vous dira toujours que ça n'a pas été si terrible de vivre sans vraiment avoir ses parents pour l'éduquer. Mais dans le fond, ne pas recevoir le véritable amour d'un père et d'une mère ce fut terriblement douloureux. Combien de fois il aurait aimé voir son père assister au match ? Mais dans les gradins, il n'y avait qu'une place vide et sa pauvre grand mère pour venir l'encourager.

Malgré ce manque d'amour, il était un garçon très sage et un excellent élève, travaillant dur pour espérer que ça rendrait fière ses "géniteurs". Mamie Bowen était au moins là pour l'encourager et le féliciter à chaque fois qu'il avait de bonnes notes et même si elle lui disait que dans le fond ses parents devaient être heureux, il aurait voulu qu'ils le disent de vive voix. A être un si bon étudiant, il s'est attiré les foudres de certain de ses camarades. Lui la "tête d'ampoule" comme ils s'amusait à l'appeler, ils prenaient un malin plaisir à le maltraiter. Au début, ce n'était que des bousculades, des surnoms odieux, pour aller jusqu'à l'escalade ou les humiliations et les coups se mirent à fleurir par millier. Galahad ignore comment il a enduré tout ça. Sa grand mère n'a jamais su tout ça et il n'en a jamais parlé à ses parents. Enfin si... une fois, il a dit à son père que certain camarade de classe l'embêtait et le regard qu'il lui a jeté l'avait juste pétrifié. Un regard qui montrait une certaine honte pour son fils, une déception profonde et une phrase dure, du genre "eh bien défend toi mon garçon". Bon sang, n'avait-il aucun cœur pour son fils ?

Peu à peu, il a commencé à sombrer, sa joie de vivre s'évanouissant dans le néant. Il se laissait faire sans rien dire, incapable de riposter. Plutôt que se défendre, il préféra tester une autre alternative : la drogue. Malgré que ce soit mauvais et dangereux, ça lui permettait de "s'échapper", enfin il pouvait se libérer de ce monde affreux. Gale finit par devenir accro, mais pour ne pas éveiller les soupçons, il faisait attention, du moins il essayait. Ceci ne l'a pas empêché de continuer ses études, même si s'était moins reluisant qu'avant. Les notes ont chuté, mais ne voulant pas échouer, il se reprenait lors des passages d'examen pour avoir la moyenne voir plus. C'est un garçon qui a toujours eu des facilités à l'école et pour apprendre, il faut croire que ça le sauve. Après le lycée, il choisit de faire médecine, il aurait voulu devenir chirurgien, mais il n'a pas le niveau et la drogue ne l'aide pas. Du coup, il se rabat sur une autre discipline, moins glorieuse pour devenir médecin légiste. L'université et la folie des soirées étudiante le fond plonger d'avantage, toujours plus de drogue, plus de limite et il frôle la mort. Une overdose sévère qui l’emmène tout droit à l’hôpital et une cure de désintox imposée. Galahad à du mal, être sevré est plus difficile que ce qu'il pensait. Il joue le jeu le temps de la cure, mais quelques semaines après en être sorti et la reprise des cours, il replonge comme autrefois. Ce n'est que quand il rencontra celle qui fait battre son cœur, qu'il va se calmer. La belle n'est-pas intéressé par le junkie et lui fait bien comprendre, sauf qu'il n'avait pas l'intention de laisser tomber. Petit à petit, il lâche la drogue pour devenir respectable, réussir ses études et surtout parvenir à conquérir le cœur de sa belle.

C'est une réussite magnifique ! Son diplôme est obtenue haut la main, il a réussit à séduire la femme dont il était amoureux et il obtient un poste à la morgue de l’hôpital de Springwood. Le mariage ne tarde pas à venir, la richesse familiale permettant de le payer, ce fut une fête magnifique et hors de prix. Le bonheur était là, c'était une vie parfaite et mieux encore l'arrivée d'un petit bout, Nora. Gale allait être père d'une petite fille, il ne s'imaginait pas forcément le devenir, mais il voulait être le meilleur pour sa fille. Elle était gâtée, il était toujours là à jouer avec elle, à la protéger. Autant dire que la complicité avec sa petite chérie était réelle. C'était le père parfait... Enfin... ça l'aurait été s'il n'aurait pas eu des aventures. Des infirmières de l’hôpital, des filles croisées dans des bars et même la voisine. Ce genre d'égarement était à cause de son couple qui battait de l'aile. Le problème, c'est qu'il n'a rient fait pour le sauver, fuyant lâchement dans les bras d'autres femmes. La pauvre Nora a malheureusement assisté à l'une des aventures de son père, avec la voisine autant dire qu'elle était dans une colère noire, outrée, choquée par le comportement de son père. S'en suivi un divorce compliqué qui le mit sur la paille, mais papa et maman étaient là pour faire un chèque et le sauver.

La drogue... elle refit apparition comme par magie pour le sauver ou l'enterrer davantage. Sa vie s'écroula de nouveau, il perdit son poste à l’hôpital et histoire de se refaire ouvrit un club en ville. C'est aussi un endroit facile pour se fournir ses doses et les dealer ont le droit de venir leur business discrètement. Oui, il fait quelques magouilles pour gagner de l'argent, histoire de se refaire et pour acheter toujours plus de drogue. Sa relation avec sa fille étant quasiment détruite, se perdre dans un bad trip c'est ce qui l'aide à oublier. Mais, il tente de se reprendre, d'autant plus que le chef du poste de police lui a offert le poste de médecin légiste. C'est peut être le moment pour lui de montrer que c'est un homme bien à sa fille et qu'il peut se racheter. De plus, la mort de Nancy, qu'il a dû lui même autopsié l'a pas mal secoué. Ceci lui rappelle à quel point il a peur qu'il arrive du mal à Nora. Par tout les moyens, il doit réussir à se rapprocher d'elle pour l'avoir à l’œil et la protéger. Bon, il faudrait aussi qu'il fasse attention à ses fesses, car autoriser la vente de drogue dans son club, ça énerve d'autres types qui voient leur chiffre d'affaire baisser. Galahad n'est pas du genre à avoir peur, mais on lui a quand même cassé la gueule pour lui faire comprendre le message. Par sur qu'il ait compris...